ELECTIONSRégionales: Des articles dans la presse aux heure d'antenne, le traitement médiatique fait débat

Régionales: Des articles dans la presse aux heure d'antenne, le traitement médiatique fait débat

ELECTIONSDominique Reynié, très présent dans les médias nationaux, a critiqué le traitement médiatique des élections par La Dépêche du Midi, propriété du patron du PRG…
Béatrice Colin

Béatrice Colin

Le passage de Marine Le Pen, ce jeudi soir dans l'émission de France 2 Des paroles et des actes fait polémique. Et elle n'est pas la seule à susciter quelques remous quant à son traitement médiatique.

Dans la course aux régionales en Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon, le candidat de la droite et du centre aux régionales de décembre, Dominique Reynié, dégainait début octobre son premier baromètre faisant la comptabilité des articles parus entre juillet et septembre sur le site de La Dépêche du Midi.

>> Pourquoi le «people politique» Florian Philippot (FN) agace les autres candidats

« Au pays de Delga, « l’égalité selon La Dépêche » @DominiqueReynie @saurel2014 @louis_aliot #Régionales2015 #LRMP pic.twitter.com/uLxs6iU5aZ — Au pays de Delga (@AuPaysdeDelga) October 12, 2015 »

Selon ce recensement, la candidate socialiste bénéficiait de 74 papiers, le maire de Montpellier, Philippe Saurel de 25, quand Dominique Reynié n’en affichait que 19, le frontiste Louis Aliot 9 et pas un pour le candidat EELV Gérard Onesta.

« Deux poids, deux mesures » selon Reynié

Un moyen pour le politologue de mettre en lumière selon lui le manque de pluralisme du quotidien régional, propriété du patron du PRG, Jean-Michel Baylet. Pour celui qui, jusqu’à sa désignation fin avril, intervenait régulièrement sur le plateau de C dans l’air, il y a un traitement de la campagne «deux poids, deux mesures» qu’il juge inacceptable.

« Et, s’agissant de Jean-Michel Baylet et de son groupe de presse, j’ai envie de dire qu’il doit encore plus le respecter à partir du moment où il appartient à un homme politique qui a, en plus, signé un accord électoral et des candidats en campagne », explique Dominique Reynié dans une interview accordée sur le sujet à France 3 Midi-Pyrénées.

Dépêche Bashing

La réponse du quotidien régional ne s’est pas faite attendre. Dans un édito intitulé « Dépêche Bashing » et signé par Jean-Claude Soulery, le rédacteur en chef de La Dépêche du Midi répond vertement aux accusations du candidat Les Républicains.

« Selon eux, notre journal ignorerait la campagne du candidat et favoriserait celle de ses adversaires. Si, par le nombre d’articles parus, la candidate PS arrive en tête, c’est aussi parce que nous rendons compte par ailleurs de ses activités d’élue », justifie le journal qui s’estime « placé "sous surveillance" par un candidat. Du jamais vu ».

Et d’ajouter « cette « victimisation » à l’encontre des médias était jusqu’ici l’apanage du Front national – désormais Dominique Reynié s’estime à son tour victime d’un ostracisme qui n’existe que dans son esprit ».

Au même moment, le FN de Louis Aliot reprend le même décompte sur les réseaux sociaux.

« #Regionales2015 : L’impartialité de la presse selon « La Dépêche du Midi ». Enquête réalisée à partir du site internet. pic.twitter.com/VkurpSMgc5 — Julien Leonardelli (@jleonardelli_fn) October 13, 2015 »

Reynié souvent à l’antenne

De son côté, la candidate socialiste Carole Delga estime logique que la presse relate sa campagne. « La presse de ces territoires rend compte de mes déplacements et de mes propos, quoi de plus normal ? Je n'oblige personne à venir et j'en conclus qu'on trouve sans doute intéressant ce que j'ai à dire », relève-t-elle.

Ses soutiens et colistiers ne se privent pas d'ironiser sur ce manque de pluralisme.

« C’est Calimero. On va comptabiliser ses interventions tv. Ce sera l’arroseur arrosé #Regionales2015 #calimero https ://t.co/g5KVuOTTLs — Philippe Briançon (@PBriancon) October 15, 2015 »

S’il est peu présent dans les colonnes du quotidien régional, Dominique Reynié a encore ses entrées dans les médias nationaux où il a officié en qualité de politologue durant plusieurs années.

Le 15 octobre, il était l’invité du Talk du Figaro, deux jours plus tôt il était sur le plateau d’I Télé, le 12 septembre le candidat de la droite répondait aux questions de Laure Adler au micro de France Inter. Des interventions au national, à défaut du local.

« M. Reynié s'est très souvent retrouvé dans les studios des télés ou des radios parisiennes sans que je me plaigne : chacun fait campagne dans sa région, encore une fois quoi de plus normal ? », poursuit Carole Delga.