MEDIASAquitaine: Le ton monte entre Virginie Calmels et le journal Sud Ouest

Aquitaine: Le ton monte entre Virginie Calmels et le journal Sud Ouest

MEDIASLa candidate Les Républicains pour la grande région Aquitaine a fait siffler le quotidien par son public lors d'un meeting...
Nicolas Sarkozy (à g.) et Alain Juppé (à d.) entourent Virginie Calmels, candidate LR aux élections régionales en Aquitaine-Limousin-Poitou-Cahrentes, lors d'un meeting donné à Limoges le 14 octobre 2015. AFP PHOTO / NICOLAS TUCAT
Nicolas Sarkozy (à g.) et Alain Juppé (à d.) entourent Virginie Calmels, candidate LR aux élections régionales en Aquitaine-Limousin-Poitou-Cahrentes, lors d'un meeting donné à Limoges le 14 octobre 2015. AFP PHOTO / NICOLAS TUCAT - AFP
Mickaël Bosredon

Mickaël Bosredon

Accusé par la tête de liste Les Républicains, Virginie Calmels, de « partialité » dans son traitement de la campagne des régionales pour la grande région Aquitaine-Limousin-Poitou Charentes, le quotidien Sud Ouest vient de vivement réagir.

S'il était resté silencieux après le communiqué du 9 octobre dernier de la candidate, dans lequel elle accusait le journal régional d'un « parti pris flagrant » en faveur de son adversaire socialiste Alain Rousset, et où elle annonçait qu'elle ne participerait plus aux débats organisés par Sud Ouest, le quotidien a tenu à répondre après que Virginie Calmels a fait siffler le titre par le public lors de son meeting de mercredi soir à Limoges.

« A #Limoges @VirginieCalmels fait siffler le journal Sud Ouest — Jefferson Desport (@jeffdesport) October 14, 2015 »

Patrick Venries, directeur de la publication de Sud Ouest, a fait paraître jeudi soir sur le site du quotidien un édito dans lequel il estime que Virginie Calmels, également adjointe au maire de Bordeaux, a « franchi un pas. » « Nous ne pouvons plus tolérer ces attaques tant elles portent préjudice à notre rédaction et à ses journalistes, à notre entreprise et à ses salariés » ajoute-t-il.

Un prêt de 900.000 euros de la région à Sud Ouest en cause

Pour Virginie Calmels, ce supposé parti pris trouverait son origine dans un prêt de 900.000 euros accordé par le conseil régional à Sud Ouest. « L'octroi par le président du conseil régional d'Aquitaine, sous couvert de l'aide aux entreprises, de 900.000 euros d'argent public au groupe Sud-Ouest, à trois mois du scrutin régional (...) trouve malheureusement des échos réitérés dans les choix éditoriaux de la rédaction du journal. Nul doute que les premières victimes de cette tutelle et de cette grave confusion déontologique sont les journalistes eux-mêmes, mais les citoyens et la démocratie le sont tout autant » écrivait-elle ainsi dans son communiqué du 9 octobre.

Ce vendredi, Virginie Calmels a précisé sa position sur son compte Twitter:

« .@sudouest Comme je l'ai dit, ce ne sont pas les journalistes que je mets en cause, mais l'interventionnisme bien connu d'@al_rousset (1/2) — Virginie Calmels (@VirginieCalmels) October 16, 2015 »

Pour Patrick Venries, « il convient de souligner qu'il ne s'agit pas d'un don ou d'une subvention, mais d'un prêt, accordé aux mêmes conditions (durée, taux, ) que celles accordées par les banques au Groupe Sud Ouest. Ce prêt fait partie d'un plan de refinancement global de Sud Ouest. Il a été élaboré au printemps 2015 sous l'égide de la Direction du Trésor, et comprend des prêts de trois grandes banques françaises, ainsi que de BPI France, la Région n'intervenant que comme complément. Les 900.000 euros représentent 12% du total de ce plan global de refinancement. Ce prêt est légal, accordé aux conditions du marché, et correspond à une mission classique de soutien aux entreprises, comme la Région en consent chaque année sur de nombreux dossiers de financement d'entreprises régionales. »

Alain Rousset dénonce aussi une inégalité de traitement... à la télé

Dans un communiqué transmis à l'AFP, la Société civile des journalistes professionnels de Sud Ouest, actionnaire minoritaire du Groupe Sud Ouest, a elle aussi réagi et déploré « l'attitude d'hostilité générale de Virginie Calmels, qui boycotte les débats de notre titre mais, surtout, met en cause, sans relâche depuis une semaine, la probité de notre rédaction. »

De son côté, Alain Rousset a annoncé, lors d'une conférence de presse, avoir saisi le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), estimant que les médias audiovisuels nationaux privilégiaient très nettement Virginie Calmels.