ELECTIONS RÉGIONALESNicolas Dupont-Aignan veut «faire sauter les péages des autoroutes qui environnent l’Ile-de-France»

Nicolas Dupont-Aignan veut «faire sauter les péages des autoroutes qui environnent l’Ile-de-France»

ELECTIONS RÉGIONALES«20 Minutes» poursuit son tour des candidats aux régionales en Île-de-France, avec Nicolas Dupont-Aignan, tête de liste Debout la France...
Anne-Laëtitia Béraud

Propos recueillis par Anne-Laëtitia Béraud

A l’occasion des élections régionales, 20 Minutes donne la parole aux candidats en Ile-de-France. Place au député-maire Nicolas Dupont-Aignan, président et tête de liste Debout la France.

Que pensez-vous de la campagne, marquée par des attaques violentes entre les candidats ?

Les autres candidats font leur campagne au tribunal, moi je la fais sur le terrain. Ils se déchirent car leur programme est le même, notamment pour Valérie Pécresse et Claude Bartolone. Quant à Wallerand de Saint-Just, qui a battu des records d’absentéisme en Picardie, on se demande comment il connaît la région et pourquoi il s’y intéresse. Entouré de gens neufs et honnêtes, je veux tourner la page d’une classe politique carbonisée. Eux font campagne pour un fief, un système clanique, du copinage. Moi, je veux faire le grand ménage en Ile-de-France, et refuse de les laisser faire. Car sinon cela se finira comme à Air France.

C’est-à-dire ?

Les gens en ont ras le bol. Ils finiront par arracher la chemise du patron de la SNCF, de la RATP ou des élus. Dans les transports, les problèmes pourrissent. Un RER C roule les portes ouvertes, plein de trains sont supprimés, les autres sont bondés. Les gens qui vont au travail n’arrivent plus à entrer dans les wagons à cause de l’affluence. Ils arrivent à 9h30 au boulot et leur patron leur dit : « Ben alors, qu’est-ce que vous foutez ? ».

Pourquoi vous opposez-vous au Grand Paris Express ?

Ce projet, à la fois délirant et pharaonique, va gaspiller 30 milliards. Ce métro qui arrivera en 2040 ne va pas régler le problème immédiat des quais bondés à Maisons-Alfort, à Nanterre ou Saint-Denis. La politique, ce n’est pas de laisser crever les gens dans les RER et de faire des tunnels pharaoniques avec des gares de 50 mètres de haut. Je précise que je ne veux pas supprimer le Grand Paris, mais le réorienter pour faire fonctionner ce qui existe. Je propose un projet moins cher, plus immédiat et plus juste. C’est par exemple développer les liaisons banlieue-banlieue, le tramway en petite couronne, ou multiplier par trois les lignes de bus. Je suis d’ailleurs le seul à vouloir relancer massivement la route.

>> A lire aussi : Les interviews des candidats Valérie Pécresse (LR), Claude Bartolone (PS), Emmanuelle Cosse (EELV), Wallerand de Saint-Just (FN)

Comment améliorer la circulation automobile en Ile-de-France ?

Je veux faire sauter les péages sur les autoroutes qui environnent l’Ile-de-France. Environ 30 % du trafic du périphérique, de l’A86, et de la Francilienne sont du trafic de transit car ces voies sont gratuites, contrairement aux autoroutes de Champagne et du littoral. Je veux donc supprimer les péages sur ces voies pour désengorger notre région. Ensuite, je veux consacrer un milliard pour faire sauter les bouchons, c’est-à-dire construire des routes là où il faut. Par exemple, pour régler le problème à Villeneuve Saint-Georges, la construction d’une nouvelle voie coûterait 50 millions d’euros. J’ajouterai aussi 500 agents de circulation pour débloquer les carrefours.

L’immigration, qui n’est pas du ressort de la Région, est un axe de votre campagne…

Certes. Mais le thème du contrôle de l’immigration est fondamental. Quand je vois que l’on offre des logements à des réfugiés qui sont arrivés depuis 15 jours et des SDF qui sont abandonnés, je me dis que les socialistes préfèrent les réfugiés de l’extérieur aux malheureux de l’intérieur. Moi c’est le contraire. La priorité absolue est d’aider nos habitants.

Pourquoi vouloir plafonner le nombre d’habitants en Ile-de-France ?

Je ne veux pas qu’on augmente démesurément la population en Ile-de-France. Mieux vaut 12 millions de personnes de qualité que 14 millions de personnes dans l’anarchie. Il faut donc une politique d’aménagement du territoire et de l’emploi, en coopération avec les métropoles du pourtour de l’Ile-de-France, comme Chartres ou Le Havre.