L'élection relativement confortable de Johanna Rolland (PS) à la mairie de Nantes dimanche a relancé les doutes sur la capacité de la droite à diriger un jour la cité des ducs, chose qu'elle n'est plus parvenue à faire depuis 1983. Ses militants peuvent toutefois s'appuyer sur quelques signes positifs : l'élection ne s'est jouée qu'au second tour pour la première fois depuis 1977, et le nombre d'élus d'opposition passe de 10 à 14. La tête de liste UMP de Laurence Garnier s'est d'ailleurs voulue confiante après sa défaite, annonçant même qu'elle serait de nouveau candidate en 2020. « Il faut capitaliser sur ce que nous venons de faire. La droite ne peut pas repartir de zéro à chaque fois. Une notoriété ça se construit sur la durée. Les gens ont également besoin de se projeter dans l'avenir. Il n'y a pas de ville imprenable. Nantes n'appartient à personne. Je suis sereine là-dessus. »

Un discours que ne renie pas Julien Bainvel, candidat à l'investiture UMP puis n°10 de la liste Garnier. « On a vu lors de ces élections que les villes ancrées à gauche pouvaient basculer, y compris dans l'Ouest. Mais ça nécessite du travail sur la durée, d'être à la fois dans l'opposition et dans la proposition. C'est logique que Laurence Garnier se déclare, elle est la mieux placée aujourd'hui. »

Hervé Grélard (UDI) insiste, lui, sur « l'importance du rassemblement des forces politiques ». « C'est grâce à l'union qu'on a réussi à faire bouger les lignes », est-il persuadé. « Il faut travailler à être plus visibles, en particulier dans les quartiers que l'on doit reconquérir. C'est ce qu'a fait le PS. Il faut aller à la rencontre de ceux qui ne votent pas. Tenir ses promesses et savoir reconnaître ses erreurs », est convaincue Sophie Van Goethem. La candidate DVD se montre en revanche plus nuancée concernant le choix de Laurence Garnier pour 2020. « Si elle est très motivée, pourquoi pas. Mais je demande à voir sur la durée. »