Steeve Briois élu maire sous les hourras
MUNICIPALES•Le bras droit de Marine Le Pen a tenu son premier conseiller municipal à Hénin-Beaumont ce dimanche matin...Olivier Aballain
«I will survive».C'est un accueil de rock-star ou de lendemain de coupe du monde qui attendait Steeve Briois dimanche matin dans la salle du conseil municipal de Hénin-Beaumont.
Chauffés à blanc par des années de campagne, les soutiens du FN avaient bien l'intention de savourer pleinement la première séance de «Steeve» depuis sa victoire avec 50,3% des voix au premier tour des municipales. «Ça fait vingt ans qu'on attend ça, alors évidemment on ne va pas se priver», confie en apparté un cadre du parti.
Et ils ne se sont pas privés.
Acclamations, quand Steeve Briois est désigné maire par la large majorité de ses collègues frontistes (28 voix sur un total de 35 conseillers municipaux).
Acclamations quand le nouveau maire expose les grands axes de sa politique pour Hénin-Beaumont. S'appuyant sur l'expertise du «Professeur Jean-Richard sulzer», nouvel adjoint aux finances, il promet notamment une baisse de la fiscalité «dès les prochaines semaines».
Acclamations pour chacun des 9 adjoints (la loi en autorise 10) venus recevoir leur écharpe bleu-blanc-rouge.
Acclamations quand le nouvel adjoint à la Culture, Christophe Szczurek, répond à l'opposant David Noël (PCF), inquiet de l'attitude du FN vis-à-vis des assciations et artistes ayant critiqué le parti.
«Je serai le maire de tous les Héninois et les Beaumontois», a tempéré Steeve Briois, promettant derechef de «respecter l'opposition» après avoir siégé lui-même «bénévolement» pendant 20 ans dans ses rangs.
Logiquement reléguée en bout de table avec ses 7 sièges (dont 6 sont occupés, Gérard Dalongeville ne s'étant pas déplacé), l'opposition, elle, déclare «entrer en résistance» contre la tentation du nouveau maire «d'appliquer à Hénin-Beaumont des pans du programme national» du FN. «Nous ne sommes pas des souris blanches», rappelle Marine Tondelier (EELV).
A la fin du conseil, Christophe Szczurek reconnaît d'ailleurs réserver un traitement «particulier» à la Ligue des Droits de l'Homme. L'organisation, qui selon l'adjoint avait «milité politiquement» contre le FN, occupe un local mis à disposition par la mairie. «Elle ne rassemble que 15 à 20 adhérents quand certaines associations héninoises en ont 400. Nous allons examiner la situation.»