Municipales 2014: Ahmed Chouki, le haut-parleur des quartiers de Toulouse
PORTRAIT•A 33 ans, le jeune candidat mène la liste Toulouse en marche...Béatrice Colin
Il est le contre-exemple. Celui que beaucoup rêvent de mettre en avant pour valoriser la réussite des jeunes issus des quartiers populaires. A 33 ans, Ahmed Chouki a un bac + 5 en poche, un bon job dans une société de service informatique qui lui a permis de se rendre aux quatre coins de la planète.
Il aurait pu partir du Mirail, fuir ce quartier sensible. Il est resté et a même décidé de s'y engager. Il y a quelques semaines, c'est au pied des tours où il a grandi qu'il a annoncé sa candidature aux élections municipales à la tête de «Toulouse en Marche», une liste à l'extrême gauche. Un pied de nez à tous ceux qui pensaient qu'il n'irait pas au bout. «Ils ont été nombreux à nous mettre des bâtons dans les roues. Des pressions il y en a eu, de tous bords», relève celui qui assure avec passion la présidence du club de futsal UJS.
De l'asso à la politique
Pour Fatima, «une copine d'enfance», son engagement politique est tout simplement «un acte de bravoure». «Moi qui étais militante, je n'aurais pas osé, lui oui. C'est pour cela que je l'ai suivi», explique celle qui le trouvait petit déjà «très sérieux, très discret et surtout très bon à l'école».
Tout cadre qu'il est, il a vécu les discriminations. De retour d'une mission en Colombie, il est fouillé par les douaniers à l'aéroport, tutoyé. «Ils refusaient de croire que j'étais parti pour le travail, tout ça parce que j'étais en survêtement», se souvient Ahmed Chouki qui a reçu le soutien d'un ancien des Motivé-e-s, Salah Amokrane. Issu d'une famille «respectueuse et respectable», il n'a pas voulu se cantonner au monde associatif. «J'ai compris que ce n'était pas suffisant pour lutter contre les injustices. Je n'ai pas arrêté d'interpeller les politiques, ils ne nous ont pas calculés. Aujourd'hui, je vais sur leur terrain de jeu», cadre ce fan du Barça.