Municipales 2014: A Lyon, Gérard Collomb obtient la passe de trois
PORTRAIT•L’actuel maire PS de Lyon a été élu pour un nouveau mandat...Caroline Girardon
Longtemps, il a incarné l’image de l’éternel «loser», de celui qui était incapable de remporter la moindre élection. Trois fois, il a essuyé un échec cuisant à la mairie de Lyon. Sans compter les élections législatives. Sèchement battu en 1988, plus personne ne donnait cher de sa peau. Mais Gérard Collomb a su attendre patiemment son tour. Débarrassé de ses moustaches et de ses épaisses lunettes, le maire PS de Lyon, a depuis, gagné en assurance, s’imposant en moins d’une décennie, comme l’homme fort de la ville. De 2001, où il a été élu «par effraction», selon ses détracteurs, à 2008 où il n’a fait qu’une bouchée de Dominique Perben dès le 1er tour, le socialiste désormais plébiscité, est devenu prophète en son royaume. «Pour les Lyonnais, je suis un nouvel Herriot», aime-t-il rappeler lors de ses rencontres avec la presse, ne cachant pas son désir d’égaler le record de son illustre prédécesseur qui a régné 47 ans sur la ville. À la fois dur avec ses collaborateurs, coléreux, froid mais aussi émotif et sincère, l’homme ne laisse pas indifférent.
Lyon, sa «véritable» épouse
Passionné par l’urbanisme et les grands projets, le «baron» s’est attelé à modifier en profondeur le visage de la ville. Un peu trop pour ses adversaires. À commencer par Michel Havard, leader de l’opposition et candidat UMP à la mairie. «Il a la folie des grandeurs, répète-il souvent. Gérard Collomb, c’est l’incarnation de la fable de la grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf.» « On peut lui reconnaître une chose, c’est son amour inconditionnel pour la ville de Lyon, affirme le journaliste Régis Guillet dans Le Baron rebelle, livre qu’il lui a consacré en 2013. C’est obsessionnel chez lui.» À tel point que les femmes ayant partagé sa vie n’hésitent pas à parler de Lyon, comme la véritable épouse du maire.