Municipales 2014 à Nantes : Guy Croupy à gauche toute !
PORTRAIT•Le candidat Front de gauche a œuvré vingt-ans ans au Parti socialiste avant de le quitter...Frédéric Brenon
«L'objectif est de faire vivre la politique, pas d'en vivre. » S'il cumule derrière lui de longues années de militantisme, Guy Croupy n'est pas un professionnel de la politique. La tête de liste Front de gauche aux municipales à Nantes a tour à tour travaillé dans l'agriculture, l'animation socioculturelle, la restauration. Il officie désormais au comité d'établissement de la SNCF. « J'ai vu des situations difficiles au travail. C'est important d'avoir connu ça quand on s'engage. »
Ce Nantais pur beurre, 55 ans, n'a jamais été élu. Etonnant quand on a passé vingt-cinq années au PS, avec des responsabilités à la clé. « J'étais en opposition avec Jean-Marc Ayrault. Il s'orientait vers une ligne sociale-démocrate, voire sociale-libérale, qui n'était pas la mienne. Mais je n'ai aucun regret. J'ai pu élever mes enfants. » Parti rejoindre le Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon en 2009, il tente sa chance aux élections cantonales 2011. Avant d'être propulsé cet automne leader d'une liste Front de gauche réunissant cinq partis. « Notre programme vient à 100 % du terrain. Nos discussions prennent du temps, il faut savoir entendre les nuances. Mais c'est la pleine démocratie. »
Révolte et amertume
Farouche défenseur de l'Erdre et de ses berges, amateur de jardinage et d'abeilles, Guy Croupy s'agace de la spéculation immobilière ou de la « muséification du centre-ville ». Le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, la politique d'austérité ou le cumul des mandats le révoltent. Etre « exclu » des plateaux télévisés, quand d'autres grands partis y sont invités, le rend également « amer ». « On se sent méprisés. Aux présidentielles, Jean-Luc Mélenchon a pourtant fait plus de 12 % à Nantes. »
Pour les municipales de mars, il vise la barre des 10 %. «Atteindre le second tour, on y croit. Après, nous verrons. On ne siégera pas dans une majorité avec le PS. Mais notre principal ennemi reste la droite et l'extrême-droite. » « Guy était un militant très lié au monde associatif, très impliqué dans la vie de quartier, considère aujourd'hui Alain Gralepois, ex-responsable du PS 44. C'est dommage de l'avoir perdu.»