POLITIQUEMunicipales 2014: La droite va-t-elle éviter un nouveau psychodrame à Neuilly?

Municipales 2014: La droite va-t-elle éviter un nouveau psychodrame à Neuilly?

POLITIQUELa fédération UMP des Hauts-de-Seine va décider ce lundi si elle apporte son soutient au maire sortant UDI Jean-Christophe Fromantin ou si elle investit un autre candidat…
Jérôme Comin

Jérôme Comin

Neuilly revient sur le devant de la scène. A trois mois du premier tour des municipales, la fédération UMP 92 se réunit ce lundi pour décider si elle apporte son soutien au maire actuel, Jean-Christophe Fromantin (UDI), qui a ravi ce fief sarkozyste en 2008 face à David Martinon, alors porte-parole de l'Elysée, ou si elle investit un un autre candidat.

Un mois de décembre agité

L'épilogue de plusieurs semaines de rebondissements autour d'une ville dirigée pendant 19 ans par Nicolas Sarkozy (1983-2002). Début décembre, la piste menant à une candidature de Michèle Alliot-Marie, ancienne ministre proche de Sarkozy, était ainsi évoquée. «MAM habite Neuilly depuis des années, y fait son marché, toujours avec beaucoup de succès auprès des Neuilléens, expliquait-t-on alors du côté de l'UMP. Elle a le profil parfait.»

Mais à la veille de Noël, un sondage commandité par l'UMP donnait MAM «très nettement derrière» l'actuel maire de Neuilly, sur le plan des intentions de vote. Roger Karoutchi, secrétaire départemental de l'UMP des Hauts-de-Seine, a alors écarté cette piste expliquant qu'Alliot-Marie «ne sera pas candidate à Neuilly. Elle préfère se réserver pour les élections européennes».

«Petits arrangements» entre barons locaux?

«Ce leurre médiatique était destiné à faire diversion, à semer le trouble», tacle Franck Keller dans une interview donnée à Mediapart la semaine dernière. Ce militant UMP, qui s'est affranchi de son parti en présentant une liste «divers droite» aux municipales, dénonce ainsi «les petits arrangements» entre les barons locaux.

Car contrairement aux précédentes municipales, Fromantin a décidé, cette fois, de demander le soutien de la fédération UMP 92. «On est à moins de trois mois du premier tour, présenter quelqu'un d'autre provoquerait une guerre fratricide à Neuilly et serait très dangereux pour le parti, surtout au vu de la situation à Paris…, se justifie l'actuel maire UDI. Au final, même si je ne veux pas de l'investiture de l'UMP afin de pouvoir choisir librement les personnes qui m'entourent, mon projet politique cadre avec les positions du parti et c'est l'essentiel.»

L'ombre de Sarkozy

Une démarche appréciée par Karoutchi, qui doit rencontrer ce lundi Fromantin. «Après ses déclarations un peu vives de l'été, le dialogue était impossible, explique à 20 Minutes le secrétaire départemental de l'UMP 92. Mais depuis sa lettre où il se montre plus mesuré, nous pouvons avoir une discussion et trouver un "gentlemen agreement". D'autant qu'on ne lui demande pas d'avoir la main sur la composition de sa liste. Après, si on n'arrive pas à s'entendre, on investira un candidat UMP et je ne connais pas un maire sortant, aussi sûr soit-il de ses électeurs, qui ait envie d'affronter une liste provenant de son propre camp…»

Reste que l'avis rendu ce lundi par la fédération des Hauts-de-Seine doit encore être validé par la Commission nationale d'investiture de l'UMP, dont certains membres préfèreraient, même en cas d'accord avec Fromantin, proposer une liste UMP.

Une chose est sûre, dans ce champ de mines où «il y a plus de coups à prendre qu’à gagner», selon Franck Keller, Jean Sarkozy préfère rester en retrait. Alors qu'il est accusé de tirer les ficelles en coulisse, le fils de l'ancien président de la république «exclut totalement» de se présenter comme tête de liste ou comme candidat sur une liste. «Ce n’est pas à cela que j’aspire, a-t-il expliqué à 20 Minutes début octobre. L’apaisement pour Neuilly, je le cherche pour moi-même.»