ETATS-UNISObama ordonne la fermeture de Guantanamo

Obama ordonne la fermeture de Guantanamo

ETATS-UNISDès son deuxième jour de mandat le Président s'empare d'un dossier brûlant…
Maud Descamps avec agence

Maud Descamps avec agence

L'ultimatum a été lancé: d'ici à un an Guantanamo devra mettre la clef sous la porte. Le président américain Barack Obama a signé ce jeudi le décret de fermeture, mettant fin aux méthodes controversées de l'agence de renseignement CIA. Le texte prévoit que la situation de chacun des 245 détenus actuels fera l'objet d'un «réexamen rapide et méticuleux» et qu'ils seront tous placés désormais sous la protection des Conventions de Genève, dont George W. Bush les avait privés. L'ordre de fermeture marque bel et bien la fin de «l'ère Bush» dont Guantanamo a été le symbole.


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Un retour des Droits de l'homme


Le décret de fermeture prévoit que les détenus seront divisés en trois groupes: ceux qui seront libérés et ceux qui seront poursuivis devant des cours américaines. Puis ceux qui sont considérés comme dangereux mais ne rentrent pas dans les deux premières catégories et pour lesquels des «moyens juridiques» devront être trouvés. Mais le devenir des prisonniers risque de poser problème.




Mais la fermeture de Guantanamo risque de se heurter à de nombreux problèmes. L'enjeu majeur sera, en réalité, le sort des détenus innocentés. «Très clairement, les Etats-Unis n'en veulent pas sur leur territoire et ils ne peuvent pas les renvoyer dans leur pays puisqu'ils risquent d'être tués», expliquait Olivier Richomme. La solution envisagée pour le moment par Barack Obama, mais aussi par le Conseil de l'Europe, serait d'obtenir un droit d'asile pour ces prisonniers dans les pays alliés aux Etats-Unis.


Les méthodes de la CIA revues


Si la fermeture n'intervient pas immédiatement, d'autres mesures sont déjà effectives. Dès mercredi matin, deux juges militaires ont suspendu pour 120 jours les procédures judiciaires en cours à Guantanamo. Les commissions militaires chargées de juger les détenus de Guantanamo sont des tribunaux d'exception créés en 2006, très controversés pour leur manque de respect des droits de la défense.


Concernant la révision des méthodes de la CIA, Greg Craig, le conseiller juridique de la Maison Blanche, a discuté tard mercredi avec des parlementaires républicains et démocrates et leur «a indiqué qu'il s'attendait à “plusieurs” décrets relatifs à Guantanamo», selon le Washington Post qui cite des sources proches des discussions. Parmi ceux-ci figurera l'ordre «de modifier les règles de détention et d'interrogatoire de la CIA, de limiter dans toutes les installations américaines du monde les processus d'interrogatoire à celles figurant dans le Manuel de terrain de l'armée et d'interdire à l'agence (CIA) de détenir secrètement des terroristes (présumés) dans les prisons de pays tiers», selon le Washington Post.


Fermeture des prisons de la CIA à l'étranger


La dernière version du Manuel de terrain de l'armée (Army Field Manual) révisée en 2006 interdit explicitement des techniques d'interrogatoire comme les coups, l'utilisation de chiens pour effrayer les détenus, l'usage des électro-chocs et de la simulation de noyade, considérées comme de la torture par les organisations de défense des droits de l'homme.

Le président américain a également ordonné jeudi la fermeture le plus vite possible des centres de détention que la CIA a à l'étranger pour les suspects de terrorisme, a dit un haut responsable de son administration.