Budget 2016: Huit infos à retenir du projet de loi finances
FINANCES•Quelles économies sont-elles prévues et à quel niveau ?20 Minutes avec AFP
Le projet de loi finances pour 2016 a été dévoilé ce mercredi par le ministre des Finances Michel Sapin. Quels sont les éléments phares du futur budget ?
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Les prévisions de croissance sont maintenues
Bercy maintient ses prévisions de croissance (1 % en 2015 puis 1,5 % en 2016). Au total, le Produit intérieur brut (PIB) de la France devrait atteindre 2.230 milliards d’euros en 2016, après 2 175 milliards en 2015. Le ministère des Finances conserve aussi ses prévisions d’inflation (0,1 % en 2015 grimpant à 1 % en 2016) et de déficit public (Etat, protection sociale, collectivités territoriales), annoncé à 3,3 % du PIB après 3,8 % en 2015.
Un budget moins élevé
Le gouvernement prévoit d’économiser 16 milliards d’euros dans la dépense publique. Qui va se serrer la ceinture ? L’Etat (5,1 milliards), les collectivités territoriales (3,5 milliards) et la protection sociale (7,4 milliards).
Mais la dépense publique réelle continuera d’augmenter, en raison de l’inflation ou du vieillissement de la population.
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Baisses d’impôts et prélèvement à la source
Huit millions de foyers fiscaux vont bénéficier d’un geste fiscal à hauteur de deux milliards d’euros au total. Le projet de loi finance amorce aussi la réforme technique du prélèvement de l’impôt à la source. La déclaration des impôts sur Internet, appelée à devenir obligatoire, sera fortement encouragée dès cette année.
Des créations de postes de fonctionnaires
C’est une première depuis 2003 : le projet de budget prévoit la création nette de 8 304 emplois de fonctionnaires d’Etat en 2016. Hors révision de la loi de programmation militaire, les effectifs d’agents d’Etat (qui représentent près de la moitié des fonctionnaires) sont en légère baisse (-1 393 postes équivalents temps plein).
La dette continue d’augmenter
Bercy a déjà revu sa prévision à la baisse pour 2016, mais la dette publique va continuer d’augmenter, passant à 96,5 % du PIB en 2016 (contre 96,3 % en 2015). Le ministère anticipe également une hausse des taux d’intérêts.
Qui y gagne, qui y perd ?
Les budgets de la Culture, de la Défense et de l’Enseignement scolaire sont en hausse. Pas de changement à la Justice et à l’Enseignement supérieur. En revanche, l’aide publique au développement et l’environnement est touchée par des baisses de crédits, un choix dénoncé par des ONG ce mercredi, qui estiment que cette décision va à l’encontre des déclarations de François Hollande à New York lundi.
Le Conseil des Finances publiques est réservé
Cet organe indépendant chargé d’évaluer les prévisions macroéconomiques du gouvernement a validé avec des réserves le budget pour 2016. Les prévisions de croissance sont « atteignables », selon le Conseil. Mais l’inflation « pourrait être inférieure » à la prévision du gouvernement en 2016 (1 %, après 0,1 % en 2015), avec à la clé une réduction du déficit « plus difficile ».
Enfin, l’objectif de « ralentissement de la dépense en volume » est jugé « particulièrement ambitieux ».
Un budget de gauche ?
Interrogé par la presse pour savoir si son projet de budget était de gauche, Michel Sapin s’est exclamé : « un budget des objectifs atteints, c’est un budget de gauche, un budget des engagements tenus, c’est un budget de gauche et un budget qui finance en priorité l’éducation, la justice et la culture, c’est un budget de gauche ». Il a ajouté à propos de la campagne présidentielle de 2017: « la gauche, c’est l’efficacité. Et on verra (…) qui a été efficace pour faire baisser la dépense publique, les prélèvements obligatoires, pour stabiliser la dette ».