XL Airways défie Air France sur les vols vers les Antilles

XL Airways défie Air France sur les vols vers les Antilles

La compagnie aérienne XL Airways France veut bousculer la donne vers les Antilles françaises avec des vols low cost vers la Guadeloupe et la Martinique depuis l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle, du poil à gratter pour le leader Air France.
© 2012 AFP

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La compagnie aérienne XL Airways France veut bousculer la donne vers les Antilles françaises avec des vols low cost vers la Guadeloupe et la Martinique depuis l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle, du poil à gratter pour le leader Air France.

XL Airways effectuera à partir de décembre trois rotations hebdomadaires vers Pointe-à-Pitre et trois vers Fort-de-France, par Airbus A330, avec un prix d'appel à 399 euros TTC l'aller-retour.

Ce tarif agressif, dont bénéficieront "au moins 12%" des billets, mais que les clients auront peu de chance de décrocher en pleine saison, est une déclaration de guerre aux concurrents, Air France en tête. Affront supplémentaire, la compagnie pourrait se lancer ensuite vers la Réunion.

"XL Airways France revient sur les fondamentaux de l'impératif historique des liaisons Antilles avec la métropole: l'accessibilité au plus grand nombre", a fait valoir son PDG, Laurent Magnin.

En contrepartie, une seule classe, économique, certaines prestations à bord comme les en-cas payants et la franchise pour les bagages moins généreuse que sur d'autres compagnies.

"Nous aurons certainement des familles qui pourront venir" grâce à cette liaison low-cost, se réjouit Josette Borel-Lincertin, présidente du Comité du Tourisme des Iles de Guadeloupe.

Air France, qui domine ce marché, est pour l'instant la seule à desservir les îles depuis Roissy (un vol par semaine depuis novembre vers chacune des îles, contre 13 vols depuis Orly).

"C'est un élément nouveau, mais il est trop tôt pour l'apprécier aujourd'hui", a réagi une porte-parole d'Air France. Le groupe est "relativement satisfait" de la liaison Roissy-Guadeloupe, selon Mme Borel-Lincertin.

Le groupe, en difficulté, réalise 7% de son chiffre d'affaires dans la zone Caraïbes et océan Indien. Martinique et Guadeloupe "ne sont pas de grosses destinations pour Air France" relativise Yan Derocles, d'Oddo Securities.

Air Caraïbes et son alliée Corsair (groupe TUI), qui décollent d'Orly, ont chacune "pris acte" de cette nouvelle concurrence.

Clientèle antillaise et touristes

Pour XL Airways France, petite compagnie qui emploie 595 salariés et dessert en long courrier les Etats-Unis, la République dominicaine ou le Mexique, "il ne sera pas facile de se frayer un chemin", relève M. Derocles.

Les vols Paris-Martinique et Guadeloupe convoient plus d'un million de passagers annuels chacun, mais sont très disputées et peu rentables.

"Etre sur Roissy est un avantage certain car cela permet d'avoir des liaisons qui viennent d'ailleurs" en profitant des correspondances internationales, souligne Olivier Besnard, chargé de ces nouvelles lignes à XL Airways.

Des touristes du nord de l'Europe, allemands par exemple, pourraient aider à remplir les avions en juin et en septembre. Il sera plus difficile d'attirer Espagnols et Anglais habitués des îles dont ils parlent la langue, concède M. Besnard.

La compagnie mise sur le tourisme indépendant, qui "n'existait pas du tout il y a une dizaine d'années sur les Antilles et commence à se développer". XL Airways vise aussi la clientèle des tours-opérateurs, auxquels elle veut proposer "une grille tarifaire agressive".

"Nous avons approché tous les acteurs", sauf TUI, qui dispose de sa propre compagnie aérienne Corsairfly et "allons négocier avec Look, Exotismes ou d'autres", souligne M. Besnard. "On va aussi essayer de capter des petits acteurs capables de monter des forfaits" peu onéreux, explique-t-il.

Décoller de Roissy pour desservir la Guadeloupe et la Martinique reste un pari, comme le démontre l'histoire d'Air France.

Le compagnie n'avait accepté de rouvrir la liaison fin 2011 qu'après la signature d'un "contrat de destination" avec les pouvoirs publics et les acteurs du tourisme, qui s'engageaient à améliorer l'accueil des touristes susceptibles d'emprunter ces vols.

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