Seloger.com: le très cher site d'annonces immobilières
INTERNET•En pariant sur les agences immobilières, le site est devenu l'un des mieux valorisé en France...Thibaut Schepman
Après plusieurs semaines de bataille boursière, Seloger.com pourrait bien être vendu 633 millions d’euros à l’allemand Axel Springer. L’un des pionniers des annonces immobilières en ligne -l’entreprise a fait ses débuts sur minitel dès 1992- devient ainsi l’un des sites internet les plus rentables et les mieux valorisés de France. Mieux que PriceMinister ou que le site de rencontre Meetic.
Les agences payent
Le secret de Seloger.com? Contrairement à beaucoup de ses concurrents, le site se rémunère grâce aux agences immobilières, qui payent pour déposer des annonces sur son site. «C’est le fait d’avoir été le premier à choisir ce créneau qui explique la réussite de Seloger», explique Emmanuel Parot, analyste chez Gilbert Dupont et spécialiste de l’immobilier. «C’est un secteur où il est très important d’être numéro 1 puisque les agences travaillent essentiellement avec le leader», détaille-t-il.
Surfant sur le succès des petites annonces en ligne, qui ont complètement détrôné les bien plus coûteuses petites annonces imprimées, le site a conquis peu à peu le marché. Il assure aujourd’hui couvrir 67% des agences immobilières nationales, et jusqu’à 84% des agences parisiennes. Pas moins de 17.000 agences paient aujourd’hui en moyenne 409 euros par mois pour déposer leurs annonces sur le site, et toucher plus de 3.5 millions d’internautes. Des internautes qui, eux, ne paient rien pour consulter les annonces, mais doivent bien sûr régler les frais d’agence pour acheter leur bien.
Selon Emmanuel Parot, Seloger.com pourrait encore croître dans les années à venir : «De plus en plus de bien s’échangent entre professionnels, et ceux-ci veulent être bien référencés sur internet, ce qu’ils peuvent obtenir grâce à Seloger.com». De là à s’implanter dans d’autres pays, l’une des raisons évoquée lors de l'OPA d'Axel Springer? L’analyste reste plus mesuré. «Ils ont le potentiel pour s’exporter. Reste à trouver un pays adapté, avec un marché disponible, ce qui me semble très compliqué». Pas sûr, donc, que Seloger s’installe rapidement dans un autre pays.