Rungis, le plus grand marché du monde, fête ses 40 ans
Le Marché International de Rungis, qui fête ses 40 ans, résiste bien à la crise même si "les acheteurs fouinent plus, à la recherche d'opportunités".E24 avec AFP
Le Marché international de Rungis (Val-de-Marne) fête mardi 3 mars ses 40 ans. A cet âge, il est parvenu à conserver son titre de "capitale mondiale du frais" malgré l'explosion de la grande distribution. Chaque jour, ce sont en moyenne 6.000 tonnes de fruits, de légumes, de viande, de poisson qui transitent par Rungis, soit 1,5 million de tonnes par an. Pour nourrir 18 millions de bouches, dont onze en région parisienne. En période de fêtes, les secteurs de la volaille ou des produits de la mer, peuvent doubler leurs volumes, selon la Semmaris, la société d'économie mixte qui gère Rungis. Chaque jour aussi, ce sont 30.000 personnes qui vendent (1/3), achètent (1/3), préparent ou transportent (1/3) ces denrées. Rungis rassemble plus de 1.200 entreprises et 12.000 salariés des entreprises du marché.
Marché de gros, Rungis s'adresse avant tout aux petits commerçants travaillant en magasin ou sur les marchés, aux métiers de bouche (50% des acheteurs), ainsi qu'aux restaurateurs (15%). Avec 7,6 milliards d'euros de chiffres d'affaires en 2007, Rungis est "incontestablement le premier marché du monde", proclamait Marc Spielrein, président de la Semmaris, fin novembre, lors du lancement des festivités du 40e anniversaire.
Les chiffres 2008 seront connus en avril, selon Philippe Stisi, chargé des relations avec la presse. Mais "la crise n'a pas sensiblement affecté Rungis, dit-il. Seul changement, les acheteurs fouinent plus, à la recherche d'opportunités. A Rungis, il n'y a pas de cours fixé à l'avance, tout se négocie entre acheteurs et vendeurs".
Le Marché international de Rungis est parvenu à résister aux assauts de la grande distribution et à la disparition des petits commerces qui s'approvisionnaient essentiellement à Rungis. La grande distribution n'achèteà Rungis que des produits "très spécialisés", qui représentent un faible volume, comme "les oursins en période de fête", selon David Bourganel, directeur marketing et communication de Rungis, lors du lancement des festivités. "Dès que le volume d'achat est conséquent, la grande distribution négocie directement avec les producteurs". Au total, la grande distribution contribue pour environ 10% au chiffre d'affaires de Rungis, ce qui "ne compense pas la diminution du commerce de détail", souligne Marc Spielrein.
Ce qui compense, ce sont les nouveaux clients, ceux de "l'alimentation hors domicile (restaurants, restauration collective, NDLR) qui n'est pas servie par la grande distribution, et l'exportation qui représente 10% du chiffre d'affaires de Rungis, soit près de 800 millions d'euros", ajoute-t-il.