Le PDG d'EDF, Henri Proglio, renonce à la rémunération de 450.000 euros qui lui avait été attribuée au titre de président du conseil d'administration de Veolia Environnement.

"J’ai décidé de renoncer à toute rémunération en tant que président non exécutif de Veolia", a-t-il annoncé, dans une déclaration écrite transmise par EDF. Le nouveau PDG du groupe public assure faire "ce choix sans état d’âme".

Justifications

M. Proglio, devenu patron d'EDF tout en restant président du conseil d'administration de Veolia, devait toucher un revenu annuel de 2,05 millions d'euros (450.000 euros de Veolia, 1,6 million d'euros d'EDF). Ce double salaire a provoqué une vive polémique dans l'opposition et jusque dans les rangs de la majorité depuis le début de la semaine.

"Aujourd'hui, une polémique peut m’empêcher de mener à bien le projet industriel et social que j’ai forgé pour EDF, dont l’entreprise a besoin et pour lequel j’ai été missionné. Rien ne me détournera de cette tâche", poursuit Henri Proglio.

Il indique qu'il a accepté de prendre la tête de l'électricien hexagonal "avec, a-t-il dit, pour seul objectif et unique ambition de servir cette entreprise et à travers elle, modestement, à ma place, notre pays". "Je n’ai jamais eu la volonté ni exprimé le souhait d’obtenir par ce choix un quelconque avantage financier ou matériel", a-t-il assuré.

Selon le jounrnal Le Monde, M. Proglio a renoncé à son indemnité chez Veolia "à la demande du président de la République". Mais ll'intéressé a démenti cette information jeudi 21 janvier jeudi au micro de France-Info.

Sage décision

Dans la soirée, le Premier ministre François Fillon a salué le choix de M. Proglio de renoncer à son double salaire. "C'est une décision sage, dont je me félicite", a-t-il dit à des journalistes à son arrivée à un meeting UMP pour les régionales à Paris.

La ministre de l'économie Christine Lagarde l'a également appelé pour lui dire qu'il avait pris "une bonne décision", a indiqué son entourage.

Cumul des fonctions

Le PS appelle maintenant le patron d'EDF a quitté la présidence non exécutive à Véolia Environnement, pour éviter tout cumul de fonctions.

Le député-maire Verts de Bègles (Gironde) Noël Mamère a quant à lui estimé que cette annonce était "un leurre. "On n'a pas gagné sur l'essentiel, aujourd'hui EDF est adossé à Veolia. En lâchant sur le salaire, le gouvernement ne lâche rien sur ce mélange entre le public et le privé. On est toujours dans une logique de démantèlement du service public", a-t-il déclaré.