Pour Stiglitz, "la régulation ne freine pas l'économie"
Pour le prix Nobel américain d'économie 2001, "nous sommes clairement confrontés au rétournement économique le plus sérieux depuis la Grande Dépression".E24 avec AFP
Le prix Nobel américain d'économie 2001, Joseph Stiglitz, a appelé jeudi 13 novembre à un renforcement de la régulation du système financier international, à la veille de la réunion du G20 à Washington. "Nous sommes clairement confrontés au rétournement économique le plus sérieux depuis la Grande Dépression", a estimé Joseph Stiglitz lors d'une conférence consacrée à la crise financière à New York.
L'ancien économiste en chef de la Banque Mondiale, critique de la mondialisation, a appelé à un système de régulation "mondial" et "complet" en comparant le système financier à un "bateau avec des trous",et avec un "mécanisme de direction défectueux". La régulation du système financier sera l'une des questions abordées par le G20 qui se réunit à partir de vendredi à Washington.
Système très volatile
Améliorer l'information sur les marché "n'est pas suffisant", a jugé Joseph Stiglitz, qui a aussi réfuté l'argument selon lequel plus de régulation freine l'innovation et donc l'économie. L'économiste souhaite notamment que soient modifiées les règles comptables qui imposent que les actifs des banques soient évaluées dans leurs comptes en fonction de leur valeur de marché. Ce système est selon lui "très volatile", reposant sur "quelque chose de très instable", et "ne peut pas correspondre à la réalité".
Le président américain George W. Bush a assigné, jeudi 14 novembre, comme objectif au sommet de jeter les bases de futures réformes du système, jugeant nécessaire de combattre l'opacité et les malversations sur les marchés, d'améliorer les règles comptables sur les titres, au niveau de chaque pays. L'administration Bush est hostile à l'instauration d'une autorité régulatrice mondiale ainsi qu'à un interventionnisme exagéré et une remise en cause fondamentale du système.