ENERGIELinky: Le guide pratique des nouveaux compteurs électriques intelligents

Linky: Le guide pratique des nouveaux compteurs électriques intelligents

ENERGIEERDF débute ce mardi l'installation des boîtiers Linky dans les foyers français...
Céline Boff

C.B.

C’est parti. ERDF, le gestionnaire du réseau d’électricité en France, commence à déployer à partir de ce mardi 1er décembre le boîtier Linky dans tous les foyers. Au total, 35 millions de ces compteurs électriques communicants seront installés. Sachant qu’un maximum de 40.000 boîtiers peuvent être posés chaque jour, l’opération devrait durer six ans.

A quoi sert Linky ?

Ce compteur intelligent de couleur vert anis permet de mesurer la consommation en temps réel et de la transmettre une fois par jour au fournisseur d'électricité. Du coup, Linky met un terme au passage du technicien chargé de relever les compteurs. Et doit permettre d’établir une facturation plus précise que celle basée sur des estimations. Le client pourra lui aussi suivre sa consommation journalière sur un portail internet sécurisé. C'est d'ailleurs l'argument phare pour vanter Linky: il inciterait à davantage de modération, avec à la clé une facture allégée.

Qui va payer pour ce compteur ?

Pas le consommateur. D’abord parce que la pose n'est pas facturée. Ensuite, parce que le coût de LInky doit être financé par les économies qu’il est censé générées. Selon ERDF, la fabrication et la pose des appareils devraient générer 10.000 emplois en France et compenser la baisse progressive des effectifs des techniciens chargés de relever les compteurs, qui mobilisent environ 2.000 personnes. Rappelons que le consommateur n’a aucun moyen de refuser Linky - le remplacement des anciens boîtiers est en effet obligatoire

Comment fonctionne Linky ?

Pour communiquer, Linky envoie un signal crypté sur le circuit électrique vers un concentrateur, lequel le relaie via le réseau de téléphonie GPRS à ERDF, qui communique l'index aux fournisseurs. Linky peut également recevoir des ordres à distance, par exemple pour une mise en service ou un changement de puissance. A terme, toutes les données recueillies par l'ensemble des compteurs Linky en France seront analysées dans un centre «d'hypervision» installé à Lyon (Rhône-Alpes).

Pourquoi ce boîtier fait-il débat ?

D’abord parce que les données de consommation ne seront accessibles qu'en kilowattheures… Ce qui parle peu aux ménages et ne les aidera donc pas à mieux consommer. Seuls les foyers précaires pourront bénéficier d'un affichage en temps réel et en euros, en vertu de la loi de transition énergétique. Ensuite, parce que l’économie attendue pour un ménage est faible, de l’ordre de 1% selon le gendarme du secteur, la Commission de régulation de l'énergie (CRE). Toutefois, au niveau national, cela représente tout de même un gain de pouvoir d’achat de 2 milliards d’euros.

Enfin, plusieurs associations s’inquiètent des risques éventuels pour la santé. Avant d’être déployé en France, Linky a été expérimenté à grande échelle en Indre-et-Loire et à Lyon. Lors de ce test, Next-Up, une association lyonnaise engagée dans la lutte contre les rayonnements électromagnétiques, avait reçu plusieurs dizaines de témoignages de personnes se plaignant de maux de tête, de fatigue ou d’acouphènes après l’installation d’un Linky, comme le racontait alors 20 Minutes. Selon Next-Up, la technique du CPL (courant porteur en ligne), qui permet au compteur de transmettre par les câbles électriques les données de consommation au fournisseur, pourrait émettre un rayonnement « nocif ». ERDF assure que non : « Il n’y a aucune fréquence nuisible à la santé dans les compteurs. D’ailleurs, je peux garantir qu’ils n’émettent aucune onde », expliquait alors à 20 Minutes un de ses représentants.