Air France: deux syndicats de pilotes appellent à la grève les 2 et 3 décembre
Deux syndicats de pilotes minoritaires à Air France, le Spaf (21%) et Alter (non représentatif), appellent à la grève les 2 et 3 décembre contre les suppressions d'emplois et les poursuites disciplinaires, a-t-on appris vendredi auprès d'eux.© 2015 AFP
Deux syndicats de pilotes minoritaires à Air France, le Spaf (21%) et Alter (non représentatif), appellent à la grève les 2 et 3 décembre contre les suppressions d'emplois et les poursuites disciplinaires, a-t-on appris vendredi auprès d'eux.
L'impact éventuel sur le trafic sera connu mardi. «Il devrait toutefois être limité», a indiqué à l'AFP un porte-parole d'Air France.
Les autres syndicats de navigants, que ce soit le SNPL (65% des voix pilotes) et les représentants des hôtesses et stewards, n'ont pas opté pour la grève.
Au sol, la CGT, FO et SUD aérien (non représentatif) appellent en revanche à des arrêts de travail.
Sous le coup d'une procédure de licenciement, cinq salariés sont convoqués le 2 décembre au tribunal correctionnel de Bobigny pour des faits de «violence en réunion», après les débordements spectaculaires du 5 octobre au siège d'Air France. Deux dirigeants avaient échappé à des manifestants, la chemise arrachée, après l'annonce de 2.900 suppressions de postes potentielles.
Une large intersyndicale appelle à un rassemblement mercredi devant le tribunal et à une «démonstration pacifique» le lendemain au siège, «pour l'arrêt immédiat des poursuites judiciaires et des procédures de licenciements totalement injustifiées» et «pour un développement ambitieux de l'activité» à Air France.
Faute d'accord avec les syndicats sur une nouvelle hausse de productivité, Air France a opté pour un plan de réduction de sa flotte entraînant un millier de postes supprimés en 2016. Des discussions sont en cours pour éviter 2.000 autres coupes en 2017.
Au-delà des cinq licenciements envisagés, la direction a prononcé une mise à pied pour onze salariés au sol et engagé une procédure disciplinaire pour deux pilotes, accusés d'avoir facilité l'entrée de manifestants le 5 octobre dans la salle du comité central d'entreprise (CCE).
«Aucun des deux pilotes ne s'est présenté» à son entretien préalable mercredi, a indiqué à l'AFP François Hamant du syndicat Alter, dont ils sont adhérents.
Les pilotes ont «constaté sur leur planning le prolongement de leur mise à pied de 15 jours avec solde, jusqu'à la mi-décembre», s'est-il étonné.
Une «commission d'investigation» se réunira prochainement pour statuer sur leur sort et «l'entreprise se réserve encore tout l'éventail de sanctions possibles» qui va «de la lettre d'observation jusqu'au licenciement sans préavis ni indemnité», assure-t-il.