Travail dominical: Les salariés du BHV disent non
SOCIAL•Le projet d'accord sur le travail le dimanche ne sera pas signé...20 Minutes avec AFP
Au BHV-Rivoli, travailler le dimanche : ce sera non. Les salariés du groupe Galeries Lafayette se sont exprimés à une courte majorité contre le projet d’accord sur le travail dominical dans leur établissement. Cette consultation des salariés, organisée de vendredi à dimanche, a abouti à la victoire du non par « 640 voix contre 627 », ont indiqué la CGT (majoritaire) et SUD Solidaires BHV (2e syndicat).
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Le résultat de cette consultation déterminait la signature et donc la mise en application de ce projet d’accord qui vise à pouvoir ouvrir tous les dimanches le magasin, situé dans le Marais, l’une des zones touristiques internationales (ZTI) créées par la loi Macron.
Deux des quatre syndicats de l’établissement, la CGT, qui bataille contre le travail du dimanche, et la CFTC, avaient déjà fait savoir qu’ils ne signeraient pas le texte. Les deux autres, SUD Solidaires BHV et CFE-CGC, attendaient le résultat de la consultation pour se déterminer.
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Le syndicat SUD Solidaires BHV a annoncé dimanche dans un communiqué qu’il « ne signera pas » cet accord pour tenir compte des « nombreux votes (qui) se sont exprimés, un vote bien plus important que pour les élections professionnelles ». « C’est un résultat très serré, très partagé », a reconnu Florine Biais, déléguée CGT au BHV, en se disant « très satisfaite » du non des salariés.
Un salarié sur deux favorable à l’ouverture le dimanche
Pour la CFTC, qui « ne crie pas victoire » parce que « l’expression de la démocratie n’est une défaite pour personne », il est « important de retrouver rapidement une ambiance apaisée, axée sur le développement du chiffre d’affaires indispensable à la pérennité de nos emplois », a réagi son représentant Eric Mamou.
Côté direction, « on prend acte de ce résultat ». « Il s’est joué à 13 voix. Ce qu’on retient, c’est qu’un salarié sur deux est pour l’ouverture » le dimanche, a déclaré à l’AFP une porte-parole du groupe Galeries Lafayette.
Si l’accord avait été validé, le BHV-Rivoli aurait été le premier grand magasin à s’être doté d’un texte sur les ouvertures dominicales tel que prévu par la loi Macron, la perspective d’aboutir à un accord au niveau de la branche étant fortement compromise.
Ce résultat « marque l’impossibilité pour les grands magasins parisiens d’obtenir de leurs salariés l’ouverture du dimanche, malgré le chantage intensif à l’emploi et les retournements de veste de certains syndicats », a estimé la CGT-commerce dans un communiqué.
« Les salariés du #BHV s’opposent au travail dominical #CGT #Sud clicp commerce contre #LoiMacron pic.twitter.com/R1imWJzmL4 — Simonnet Danielle (@Simonnet2) February 6, 2015 »
Les négociations au BHV avaient été demandées par SUD Solidaires BHV. Le syndicat a souligné dimanche qu’il avait auparavant appelé à la mobilisation contre les ouvertures dominicales, qui ne sont « ni un modèle social ni une possibilité de pérennité pour l’entreprise ».
Mais, après la promulgation de la loi Macron, il avait préféré agir plutôt qu’attendre un accord de branche « au rabais qui ne bénéficierait qu’au patron et ne prendrait pas en compte toutes les spécificités » du magasin, comme il l’expliquait dans un tract.
Le projet d’accord prévoyait une majoration dégressive des dimanches travaillés : 100 % de majoration du 1er au 5e dimanche avec repos compensateur, toujours une majoration de 100 % du 6e au 15e dimanche mais sans repos compensateur, et 50 % de majoration pour le reste des dimanches, sans repos compensateur.
Il prévoyait aussi un plafond de 15 dimanches travaillés par an pour les salariés en CDI et l’embauche d’équipes dédiées de fin de semaine (150 à 200, selon SUD-BHV).