Ubisoft: Le patron fustige Bolloré, qualifie d'«agression» l'entrée de Vivendi à son capital
JEUX VIDEO•Le cofondateur d'Ubisoft dénonce des méthodes d'un autre temps...20 Minutes avec AFP
Yves Guillemot, le cofondateur de l’éditeur français de jeu vidéo Ubisoft, a expliqué ce mercredi avoir ressenti comme une « agression » l’irruption du groupe Vivendi dans le capital de son entreprise, et fustige l’attitude de son dirigeant Vincent Bolloré, dans un entretien au quotidien Les Echos.
« Nous avons le sentiment d’avoir vécu une agression. J’ai reçu un appel de Vincent Bolloré deux heures avant l’annonce de son entrée dans le capital d’Ubisoft. Il ne m’en a même pas parlé ! » a déploré l’entrepreneur.
« Prendre un pourcentage dans notre société sans discuter avec nous au préalable, ce sont des méthodes d’un autre temps. On n’entre pas dans une société en cassant la porte ! » a-t-il encore dénoncé, fustigeant des méthodes « d’activiste ».
En conflit d'intérêts avec Vivendi
Yves Guillemot a à nouveau insisté sur la volonté d’indépendance de son entreprise pour privilégier la « réactivité et la liberté de ton ».
« Dans le jeu vidéo, je ne connais pas une seule société qui fonctionne à l’intérieur d’un groupe de ce genre », souligne-t-il à propos de Vivendi, estimant par ailleurs qu’Ubisoft est en conflit d’intérêts avec Vivendi, puisque le groupe de médias et contenus détient 6 % du capital d’Activision Blizzard, géant américain du jeu vidéo.
Face à l’irruption de Vincent Bolloré, Yves Guillemot explique « étudier toutes les options possibles, y compris auprès de nouveaux partenaires ».
Une prise de contrôle pour Vivendi?
Après être entré au capital des éditeurs de jeux vidéo Ubisoft et Gameloft il y a deux semaines à hauteur respectivement de 6,6 % et 6,2 %, Vivendi a augmenté sa participation au capital des deux entreprises, pour la porter à 10,39 % et 10,20 %.
Le groupe est ainsi devenu le premier actionnaire d’Ubisoft, devant le fonds FMR LLC et la famille Guillemot, qui en détiennent plus de 9 % chacun.
Recentré dans les médias et la production de contenus, Vivendi a même affirmé ce lundi qu’il n’écartait pas une prise de contrôle d’Ubisoft et de Gameloft.
Troisième éditeur de jeux vidéo au monde, Ubisoft a réalisé un chiffre d’affaires de 96,6 millions d’euros au premier trimestre, en baisse de 73,2 % par rapport à la même période l’an dernier, qui avait bénéficié de la sortie du hit « Watch Dogs ».