ECONOMIECombien coûterait un Grexit à la France?

Combien coûterait un Grexit à la France?

ECONOMIELes économistes estiment que ce serait davantage qu'un maintien du pays dans la zone euro...
Faustine Vincent

F.V.

Brandie à maintes reprises au cours des négociations entre Athènes et ses créanciers, la menace d’un Grexit, une sortie de la Grèce de la zone euro, aurait des conséquences concrètes pour les Français.

Première conséquence d’un abandon de l’euro, Athènes ne pourrait plus payer ses créances contractées dans la devise européenne. Cela se traduirait pour les Français par une ardoise d’un peu plus de 68 milliards d’euros, soit une facture de 1.035 euros par habitant, selon les calculs d’Eric Dor, directeur des études économiques à l’Ieseg School of Management.

Grèce : une sortie de l’euro pas exclue pour la Commission européenne

Pour arriver à ce montant, Eric Dor a additionné le prêt accordé par la France à Athènes en 2010 (11,39 milliards d’euros), la part française des garanties apportées sur l’emprunt octroyé par le FESF (Fonds européen de stabilité financière) en 2012 (31,02 milliards d’euros) mais aussi l’exposition de la France à des créances détenues par la Banque centrale européenne et l’Eurosystème (estimée à 26,08 milliards d’euros).

Cela gonflerait la dette publique française

De son côté, le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, avait estimé en février qu’une réduction de la moitié de la dette grecque signifierait « 1.000 ou 1.200 euros d’impôts de plus » pour les Français.

« Cela ne veut pas dire que du jour au lendemain [le ministre des Finances Michel] Michel Sapin va envoyer une facture à chaque foyer fiscal », tempère Eric Dor. D’autant que les garanties au FESF, par exemple, sont étalées dans le temps, puisqu’elles seraient activées aux dates d’échéance des prêts de cet organisme à la Grèce.

Si elle ne se traduirait pas forcément par des hausses d’impôts, cette ardoise grecque gonflerait progressivement la dette publique française, qui dépasse déjà les 2.000 milliards d’euros.

Si la Grèce reste dans la zone euro

D’après Xavier Timbaud, directeur principal de l’OFCE, « alléger la dette grecque coûterait entre 100 et 200 milliards d’euros à l’Europe » sur 50 ans. Ce qui reviendrait donc, selon lui, à un coût de 2 milliards par an, divisés par le nombre de pays en fonction de leur poids dans la zone euro. La France représentant 20 % du PIB de la zone euro, cet allègement de dette lui coûterait ainsi 400 millions sur 50 ans, soit environ 10 euros par an et par foyer.