Grexit: Réunion in extremis des gouverneurs de la BCE
ECONOMIE•Le conseil doit tenter d'éviter à la Grèce une déroute bancaireWilliam Molinié
Le conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne devait se réunir, sans doute ce dimanche, pour tenter d'éviter in extremis à la Grèce une déroute bancaire alors qu'Athènes se dirige tout droit vers le scénario catastrophe d'une sortie de la monnaie unique.
Après l'annonce fracassante du Premier ministre grec Alexis Tsipras d'un référendum sur les exigences de ses créanciers, UE et FMI, excédés, ont fini par fermer samedi la porte des négociations. Les ministres des Finances de la zone euro (l'Eurogroupe) ont toutefois promis de tout faire pour éviter «un risque de contagion» du dossier grec.
Lâchée par l’Eurogroupe, la Grèce est au bord du défaut de paiement
Parallèlement, à Athènes, le Parlement a approuvé dans la nuit de samedi à dimanche le référendum proposé par le gouvernement d'Alexis Tsipras. Mais la Grèce risque de connaître une tempête financière avant la date de la consultation.
«Un grand non à l'ultimatum»
Le référendum prévu le dimanche 5 juillet a été approuvé par 178 députés sur un total de 300 parlementaires. Le nombre de députés ayant voté contre le référendum s'est établi à 120 et deux députés n'ont pas pris part au vote, selon le décompte définitif annoncé par l'assemblée.
Dans le discours précédant le vote, le Premier ministre Alexis Tsipras s'est dit persuadé que «le peuple grec dira un grand non à l'ultimatum» des créanciers du pays lors de cette consultation.
Les Grecs, selon le texte de la proposition, devront dire «oui» ou «non» aux mesures soumises cette semaine au gouvernement par les créanciers lors d'un des derniers cycles de négociations entre les deux parties qui durent depuis fin février.
Conserver l'euro
Le plan d'assistance financière dont bénéficie Athènes depuis 2012 «va prendre fin le 30 juin», avait plus tôt annoncé, solennel et la voix blanche, le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, après une réunion, la cinquième en dix jours, des ministres des Finances des 19 pays de la zone euro particulièrement acrimonieuse.
Il a affirmé que la partie grecque avait unilatéralement rompu les négociations. Les ministres des Finances des Etats européens partenaires de la Grèce rappelaient néanmoins, à l'instar du Français Michel Sapin, que le «destin» de ce pays était de conserver l'euro.
La zone euro va «tout faire pour éviter un risque de contagion» de la crise, a quant à lui promis le ministre allemand, Wolfgang Schäuble, assurant lui aussi que la Grèce «reste membre de la zone euro».