ECONOMIECroissance: De bonnes nouvelles en vue pour les Français

Croissance: De bonnes nouvelles en vue pour les Français

ECONOMIESelon la dernière note de conjoncture de l'Insee, le pouvoir d'achat progresserait fortement en 2015…
Lison Lagroy

Lison Lagroy

Bonne nouvelle ! Après trois années jugées « très ternes », la croissance en 2015 est attendue en nette amélioration. Pour preuve, la prévision de la hausse du produit intérieur brut (PIB) de 1,2%. Cette accélération dépasse même les prévisions officielles du gouvernement. Mais qu’est-ce que cela va concrètement changer pour les ménages ? Hélène Baudchon, macro-économiste, l'explique à 20 Minutes.

L'Insee, qui publie sa note de conjoncture, s'attend à une accélération de la croissance assez nette après trois années de quasi-stagnation. Pour l'économiste, il faut rester « modéré » même s'il « y a du mieux en perspective sur le front de la situation économique ».

  • La stabilisation du chômage

C'est un des points qui intéresse le plus les Français : y aura t-il ou non davantage d'emplois en 2015 ? Selon Hélène Baudchon, il y aura en effet plus d'embauches, mais cette hausse sera assez lente dans un premier temps. « Ce redémarrage devrait être en partie le fruit des mesures de soutien prises par le gouvernement comme l'allégement des charges pour les entreprises, la multiplication des emplois aidés ou encore, même si nous sommes plus circonspects, le plan de relance des emplois en PME et TPE annoncé par Manuel Valls. » Ces efforts visent à enrichir le contenu en emplois de la croissance. Néanmoins, elle tient à témpérer ces propos : « On s'attend à ce qu'au moins le taux de chômage arrête de monter. Et si inversion il y a d'ici la fin de l'année, elle devrait rester très limitée avant de s'accentuer probablement en 2016 ». L'horizon est donc en passe de se dégager quelque peu... La hausse récente des recrutements dans l'intérim en est la preuve.

  • La consommation qui augmente

La consommation des ménages est en nette hausse grâce notamment à des gains de pouvoir d'achat, issus de la baisse des prix du pétrole. Moins d'inflation, c'est plus de pouvoir d'achat et donc possiblement plus de consommation. Cependant, la baisse des prix ou leur très faible augmentation n'est pas forcément perceptible par tout le monde : « Il peut y avoir un décalage entre les chiffres agrégés d'inflation publiés par l'INSEE et ce que vivent réellement les Français au quotidien. Leur perception de l'inflation est fonction de leur panier de consommation et ils se montreront plus particulièrement sensibles à l'évolution du prix des produits achetés les plus fréquemment ». La baisse des prix du pétrole a l'avantage d'être visible et de concerner beaucoup de monde car elle se répercute sur les prix à la pompe. « Et si le plein d'essence coûte sensiblement moins cher, cela libère des ressources pour s'acheter autre chose », explique l'économiste.

  • Le recul de l'investissement dans l’immobilier neuf

En revanche, il existe un secteur qui ne connaît pas encore d'embellie : celui de la construction. L'investissement résidentiel des ménages accuse une baisse sévère depuis 2012. « On s'attend à ce qu'elle ne s'accentue pas plus en 2015 », mais la croissance française se trouve encore fortement freinée par ce biais. Si les gens n'investissent plus, c'est en partie à cause des prix qui restent élevés alors qu'en même temps leurs revenus progressent peu, voire sont en baisse. Le bas niveau des taux d'intérêt ne suffit pour le moment pas à relancer le secteur, toujours en crise.

  • L'accélération de l'investissement des entreprises

La baisse des prix du pétrole profite également aux entreprises en diminuant leurs coûts de production, ce qui accroît leurs marges. Cette amélioration de leur situation financière, sur fond de perspectives d'activité également meilleures, est tout à fait propice à ce que les entreprises se remettent à investir.

Si cette note de conjoncture peut être vue comme un verre à moitié plein (la croissance s'accélère) ou un verre à moitié vide (elle reste très modérée), Hélène Baudchon présente ce scénario comme le plus probable. En ajoutant une certaine réserve : « même s'il y a toujours des incertitudes qui peuvent le faire dérailler ».