CRISEGrèce: C'est (presque) la réunion de la dernière chance et plus personne ne croit à une issue positive

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Grèce: C'est (presque) la réunion de la dernière chance et plus personne ne croit à une issue positive

CRISEUn compromis ne sera sans doute pas trouvé lors du rendez-vous de ce jeudi...
20 Minutes avec AFP

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C’est une nouvelle fois la réunion de la dernière chance pour la Grèce. Jusqu’ici, rien de très nouveau. Mais ce qui change cette fois, c’est le pessimisme de tous les participants.

L’Eurogroupe, c’est-à-dire les ministres des Finances des Etats membres de la zone euro, ainsi que le Fonds monétaire international (FMI) se retrouvent à Luxembourg pour tenter de trouver une issue à la crise, qui permettrait à la Grèce d'obtenir les milliards d'euros de prêts nécessaires à son maintien à flot, le tout en contrepartie de promesses de réformes satisfaisant les autres Européens.

Mais les principaux intéressés ne cachaient pas douter fortement d'une issue positive. La Grèce aborde jeudi de nouvelles négociations avec ses créanciers sur fond de pessimisme et de pressions croissantes, y compris des Etats-Unis qui craignent des «perturbations» dans l'économie mondiale en l'absence d'accord sur le dossier grec.

«Baisser les retraites, c'est irréaliste»

A commencer par le ministre grec des Finances Yanis Varoufakis qui, interrogé mercredi sur l'éventualité d'un règlement de la question de la dette grecque pendant la réunion du lendemain, a répondu : «Je ne le crois pas», «maintenant ce sont les dirigeants politiques qui doivent parvenir à un accord».

Son homologue allemand, Wolfgang Schäuble, a lui aussi confié avoir peu d'espoir d'un dénouement à cette occasion, tandis que le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici, s'est contenté d'espérer que ce rendez-vous serait «utile».

Le ministre adjoint grec des Affaires étrangères, Euclide Tsakalotos, principal représentant d'Athènes dans les négociations avec les créanciers (BCE, FMI, UE), considère à cet égard, dans une interview à paraître jeudi dans le quotidien français Libération, que ces derniers «ne semblent pas prêts au compromis».

«Nos interlocuteurs insistent à chaque fois sur les baisses des retraites. C'est irréaliste dans un pays où elles ont déjà été considérablement réduites depuis cinq ans, et où les deux tiers des retraités vivent sous le seuil de pauvreté», note-t-il.

«Si l'Europe insiste sur les retraites, elle devra en accepter le prix», a parallèlement martelé le chef du gouvernement Alexis Tsipras (gauche radicale). Dans le même temps, les mises en garde se multiplient. En visite à Athènes, Amanda Sloat, une responsable du département d'Etat américain, a ainsi souligné «l'urgence que la Grèce fasse un pas» en vue d'«atteindre un compromis pragmatique avec ses créanciers».

La Grèce doit rembourser 1,5 milliard d'euros au FMI fin juin

«Dans l'hypothèse où il n'y aurait pas d'accord, je prévois de possibles perturbations qui pourraient affecter les perspectives économiques en Europe et les marchés financiers dans le monde», a lâché la présidente de la Banque centrale des Etats-Unis (Fed) Janet Yellen.

Si l'effort demandé à la Grèce par ses créanciers est désormais trois fois moindre, avec un objectif d'excédent primaire - avant paiement de la charge de la dette - revu à 1% du PIB en 2015 contre 3% auparavant, les moyens de réaliser ces économies continuent de diviser le gouvernement grec et les institutions (UE, BCE, FMI) qui lui prêtent de l'argent depuis qu'elle a plongé dans la crise fin 2009 en raison d'une dette publique explosive.

Reste que, sans le feu vert de ces dernières, la Grèce pourrait être dans l'incapacité de rembourser les quelque 1,5 milliard d'euros qu'elle doit au FMI dès la fin juin. La dernière occasion de trouver une solution pourrait être le sommet européen prévu pour fin juin, ou un sommet exceptionnel dans l'intervalle.