Disneyland Paris accusé de faire payer plus chers certains ressortissants européens
CONSO•Selon un eurodéputé, le parc d’attractions ferait varier ses tarifs en fonction du pays de résidence du visiteur. Disneyland Paris dénonce une étude « partielle, voire partiale »…Coline Clavaud-Mégevand
«Les Mickeys ne sont pas ceux que l’on croit. » Si la formule de l’eurodéputé belge Marc Tarabella (PS) prête à sourire, son enquête sur les tarifs pratiqués par Disneyland Paris se veut des plus sérieuses. Son objectif : définir si le prix du séjour dans le parc d’attractions est bien le même pour tous les ressortissants européens.
Et selon Emmanuel Foulon, porte-parole de Marc Tarabella, les différences d’une nationalité à l’autre sont flagrantes : « Nous avons fait des simulations pour un couple avec enfant souhaitant partir un week-end de 2 nuits, sur une période allant du 1er juin 2015 à février 2016. Force est de constater que les prix sont plus chers pour certains ressortissants européens, les Allemands ou les Italiens notamment. »
Selon l’équipe de Marc Taraballa, Disneyland calculerait ses tarifs en fonction de l’adresse postale du client, avec des variations « de 20 % en moyenne », certains écarts « pouvant aller jusqu’à 52 ou 53 % ».
Disney contre-attaque
Si Emmanuel Foulon affirme que l’étude repose sur une méthodologie solide, chez Disneyland Paris, on s’étonne de la démarche de l’eurodéputé. « Nous avons pris connaissance de l’étude de M. Tarabella par voie de presse. Il est regrettable que nous n’ayons pas pu échanger en amont, car le sujet des tarifs d’une société qui travaille avec l’Europe entière est complexe », déplore un porte-parole de Disneyland Paris.
Et pour cause : le calcul des prix se fonde sur les périodes de congé de chaque Etat où résident les clients du parc… « 23 pays sont concernés et nos services doivent prendre en compte les spécificités de 53 calendriers », explique le porte-parole.
Pour Emmanuel Foulon, cet argument ne tient pas : « Nous avons travaillé sur une période très large. On peut comprendre que les tarifs soient plus élevés lorsqu’un pays est en congé, mais à Noël ou en août, tous les enfants sont en vacances. Et puis la différence se voit quand on fait une moyenne des prix à l’année ».
Disneyland Paris affirme de son côté que ses tarifs sont uniques et affichés très clairement. Et s’il existe bien des différences de prix au sein de l’Europe, c’est selon un porte-parole du fait de formules promotionnelles variées : « Pour inciter à l’achat, nous proposons des offres ciblées en fonction de ce qui marche dans chaque pays. Les Espagnols, par exemple, seront sensibles au rallongement du séjour, quand dans d’autres pays, l’achat sera facilité par une offre en pension complète ». Des variables qui n’ont pas été prises en compte par l’eurodéputé regrette Disneyland Paris, qui dénonce « un coup médiatique ».
Un premier avis de la Commission Européenne rendu en avril dernier
Emmanuel Foulon réfute, lui, toute volonté de « se faire Disney » et parle d’une démarche plus globale : « Une des fonctions des députés européens est de protéger le consommateur, mais aussi de restaurer la confiance sur notre marché numérique unique, qui possède un très fort potentiel en termes de revenus et d’emplois. »
Interpelée par Marc Tarabella, la Commission Européenne a répondu être en contact avec la France « afin de déterminer les moyens de résoudre les difficultés évoquées ». Disneyland Paris s’interroge du coup sur les sorties de l’eurodéputé belge dans les médias, la réponse de la Commission ayant été donnée en avril dernier...
L'équipe du parlementaire européen rétorque qu'elle a été recontactée la semaine dernière par la Commission et attend désormais une réponse plus développée sur le sujet.