Les hôteliers français font plier le puissant Booking.com
TOURISME•Les professionnels du secteur ont obtenu gain de cause face au leader du marché des réservations hôtelières sur Internet en France...L.C. avec AFP
Le site de réservations hôtelières Booking.com a accepté de supprimer la majeure partie des clauses contestées par les hôteliers français, a annoncé ce mardi l'Autorité de la concurrence, afin de mettre fin aux procédures engagées par la profession. Les engagements du site s'appliqueront également sur les marchés hôteliers italiens et suédois, selon la décision mise en ligne mardi.
Dans la foulée, le leader du marché des réservations hôtelières sur internet en France a pris acte de cette décision dans un communiqué. «Cette évolution créera un environnement favorisant une plus grande transparence et davantage de concurrence entre les agences de réservation en ligne. Il bénéficiera in fine aux consommateurs ainsi qu’aux hôteliers», affirme l'entreprise.
Les hôteliers pourront proposer différents tarifs sur d'autres canaux
Concrètement, Booking.com n'empêchera plus les hôteliers souhaitant être référencés par ses services de pouvoir proposer des réservations sur d'autres plateformes de réservations ou directement sur leurs canaux «hors ligne» (réservations sur place, par téléphone, par mail...) à des tarifs inférieurs à ceux qu'ils proposent sur Booking.com.
En revanche, les hôtels ne pourront toujours pas afficher sur leur propre site internet des tarifs inférieurs à ceux du site.
Par ailleurs, les hôtels pourront également réserver à leurs canaux de vente directe (hors ligne et en ligne) un nombre de nuitées supérieur à celui proposé sur Booking.com.
Un accord «gagnant-gagnant» selon l'Autorité de la concurrence
«Nous pensons que nous avons aujourd'hui un équilibre satisfaisant, avec un accord gagnant-gagnant» à la fois pour les hôtels et les plateformes de réservation en ligne, a commenté Bruno Lasserre, président de l'Autorité de la concurrence.
Cette décision fait suite en France à une plainte déposée par l'Umih, le principal syndicat d'hôteliers, en juillet 2013 à l'encontre de Booking, mais aussi des deux autres acteurs principaux du secteur, Expedia et HRS. Booking faisait également l'objet de poursuites dans plusieurs autres pays européens, ainsi que d'une procédure engagée en février par le groupe hôtelier Accor.
L'instruction à l'encontre de Expedia et HRS se poursuit, précise encore l'Autorité de la concurrence.