ECONOMIEDéficit: Bruxelles accorde à la France un délai de deux ans pour revenir sous les 3%

Déficit: Bruxelles accorde à la France un délai de deux ans pour revenir sous les 3%

ECONOMIEL'annonce a été faite au cours d'une conférence de presse surprise...
20 Minutes avec AFP

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Surprise surprise...La Commission européenne a accordé un délai de deux ans à la France pour ramener son déficit public sous la barre des 3% de Produit intérieur brut, soit jusqu'en 2017, en pleine année électorale, a-t-elle annoncé mercredi lors d'une conférence de presse surprise.

Bruxelles «a décidé de proposer une nouvelle recommandation à la France (sur le calendrier de réduction des déficits) avec une nouvelle échéance en 2017», a annoncé le vice-président de la Commission en charge de l'Euro, Valdis Dombrovskis, lors de cette conférence.

Avec la présidentielle en ligne de mire

C'est le troisième délai dont bénéficie la France pour ramener son déficit public dans les clous européens, sous la barre des 3% de PIB. Mais c'est visiblement la ligne dure qui l'a emportée à Bruxelles, certains commentateurs pensant que Bruxelles donnerait jusqu'en 2018 pour rétablir les comptes et non 2017, l'année de la prochaine présidentielle. La France, en tout cas, militait évidemment pour un délais de trois ans et il semblait que cette option ait la cote au sein de la Commission européenne. Mais la ligne orthode a donc finalement réussi à obtenir gain de cause, ce qui devrait pénaliser les socialistes pour mener la campagne présidentielle.

Le gouvernement français prévoit un déficit de 4,1% en 2015, au lieu des 3% promis initialement, et un retour sous la limite des 3% seulement en 2017, année de l'élection présidentielle, un scénario ultra optimiste vu la conjoncture économique.

L'Allemagne enfonce la France

Le cas de la France «a été le plus compliqué» a reconnu Valdis Dombrovskis, alors que la Commission a dans le même temps rendu mercredi son verdict sur les finances publiques de la Belgique et de l'Italie, deux pays dont le niveau de la dette est préoccupant.

Un débat d'orientation a eu lieu mercredi entre commissaires européens où la question du délai à la France a été abordée. La perspective d'accorder un délai de trois ans hérissait certains au sein de la Commission. Lundi soir, le commissaire allemand Gunther Oettinger, en charge de l'Economie numérique, a protesté contre l'octroi d'un nouveau délai de trois ans pour ramener le déficit français sous 3%. «La crédibilité du pacte de stabilité est en jeu», a-t-il déclaré au Handelsblatt, déplorant que «la France ne soit pas encore là où elle doit être».

Pierre Moscovici, commissaire européen aux Affaires économiques, a ajouté lors d'une conférence de presse que Bruxelles attendait de la France qu'elle présente en avril «un programme national de réformes ambitieux et plus détaillés en avril» après les premières réformes annoncés qui sont «des pas dans la bonne direction».