L'Etat s'attaque aux sites de comparateur de voyage accusés de tromperie
CONSOMMATION•Une dizaine de sites qui promettent des voyages à bas coût risquent des sanctions car le prix affiché s'avère loin du prix final...O.G. avec AFP
Tromperie? Les sites de comparateurs de voyage sont dans le viseur du gouvernement selon une information d’Europe 1. La Direction générale de la concurrence et de la répression des fraudes enquête sur une vingtaine de comparateurs de prix depuis un an. Et une dizaine dont Opodo, Go Voyages, Easyvoyage et eDreams risquent des sanctions.
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«Des frais inexplicables juste avant le clic final»
En cause, la différence, souvent importante entre le prix affiché au début de la recherche et le coût à payer. Jean, Armelle, Ronan et d'autres internautes ayant répondu à notre appel à témoignages, confirment des «frais inexplicables». «J'ai constaté qu'un comparateur introduisait subrepticement des frais pour paiement par carte bancaire de l'ordre de 50 euros, juste avant le clic final», réagit par exemple Jean.
Ces sites sont accusés d’induire le consommateur en erreur Ces divers surcoûts, pour des bagages, frais de dossier, assurances et même pour payer en carte bleue, sont donc visés par la DGCRF, qui estime que ces pratiques sont illicites. Passée la déception, ces pratiques ont modifié les habitudes des internautes qui témoignent. «Je consulte ces sites pour me renseigner sur les vols proposés sur telle destination (horaires, conditions, prix, disponibilité), puis, une fois mon choix fait, faire je réserve directement auprès de la compagnie.» Même topo du côté d'Armelle. «Cette année, je pars en Corée du Sud. J'ai utilisé les comparateurs pour connaitre les noms des compagnies qui effectuait des voyages entre Paris et Séoul mais pour l'achat, je suis allée sur le site de la compagnie choisie.»
Des amendes entre 100.000 et 150.000 euros
La Répression des fraudes a dressé des procès-verbaux à l'encontre des sites comparant les prix des billets d'avion qui ont été, selon Mme Delga, «transmis au procureur de la République» et les «comparateurs ont déjà modifié ou modifient actuellement leurs règles d'affichage».
Président d'Easyvoyage, Jean-Pierre Nadir regrette «l'amalgame» entre agences et comparateurs. «C'est délirant de mettre dans le même sac les marchands et ceux qui simulent les requêtes sur les sites marchands. Nous les comparateurs ne sommes pas rémunérés sur les billets mais sur l'audience. Il faut qu'on soit fiables sinon les gens vont ailleurs.» Il raconte avoir simplement été rappelé à l'ordre pour son slogan «Tous les prix en un clic», qui ne correspondait pas à la réalité car il sous-entendait une exhaustivité.»
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Selon Le Parisien, neuf procès-verbaux ont été dressés par la DGCCRF à l'encontre de comparateurs qui avaient affiché des prix sans tenir compte des frais de dossier, des surcoûts de bagages ou d'assurance. Mais les contrôles vont être encore renforcés: «J'ai demandé à la DGCCRF de réaliser de nouveaux contrôles dans les mois à venir pour vérifier qu'ils se mettent bien en conformité», indique Caroline Delga dans cet entretien.
Et ce n’est pas une première certains sites ont déjà payé des amendes entre 100.000 et 150.000 euros. Selon la radio, la sanction peut aller jusqu'à deux ans de prison et 300.000 euros d'amende.