VIDEO. Pacte de responsabilité: Les propos de Macron sont «incohérents» et «incompréhensibles», pour le Medef
ENTREPRISE•Les règlements de comptes continuent entre les patrons et Bercy...N.Beu. avec AFP
Le pacte de non-agression entre le patronat et le gouvernement vole en éclats. Après la sortie d'Emmanuel Macron pointant la responsabilité du Medef dans «l'échec» de la mise en place du pacte de responsabilité, Thibault Lanxade, membre de la direction de la fédération patronale, a répliqué ce mercredi matin. «C'est une phrase extrêmement politicienne, qui est incohérente, incompréhensible pour les chefs d'entreprise», a déclaré Lanxade sur Radio Classique, en réaction aux propos de Macron.
Les «zigzags» du gouvernement
Mardi, le ministre de l'Economie avait mis en cause le président du Medef. Pierre Gattaz, ayant affirmé que le faible nombre d'accords de branches signés dans le cadre du pacte de responsabilité était un échec, il avait rétorqué: «C'est aussi le sien». Dans le cadre du pacte de responsabilité, chaque branche professionnelle doit engager des négociations entre syndicats et patronat pour prévoir des contreparties aux 40 milliards d'euros de baisses de prélèvements accordées aux entreprises. Seuls deux accords de branches ont été signés pour le moment, a rappelé Macron. Début novembre, le ministre du Travail, François Rebsamen, avait souligné que la moitié des 50 principales branches professionnelles n'avaient même pas encore planifié de négociations.
Certaines fédérations «peinent à négocier», a reconnu Lanxade, justifiant ces retards par la baisse d'activité dans le secteur du bâtiment, l'augmentation des taxes sur les banques, ou encore une croissance «atone» qu'il a évaluée à «globalement 0,1 point pour les années à venir». «Comment voulez-vous facilement objectiver des emplois pour les trois années qui arrivent dans des conditions aussi difficiles?», a-t-il demandé. Selon le dirigeant du Medef, les «zigzags dans la politique du gouvernement» compliquent davantage les négociations dans les branches, en particulier l'instauration du compte personnel de pénibilité à partir du 1er janvier. «Il faut supprimer» cette mesure car elle est «inapplicable» et «aussi grave que les 35 heures», a-t-il affirmé.