Numericable accélère pour absorber SFR et lancer une offensive commerciale

Numericable accélère pour absorber SFR et lancer une offensive commerciale

Le câblo-opérateur Numericable accélère les opérations pour ...
Un combo d'images de l'opérateur de téléphonie SFR (d) et Numéricacle
Un combo d'images de l'opérateur de téléphonie SFR (d) et Numéricacle - Afp Photo AFP
© 2014 AFP

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Le câblo-opérateur Numericable accélère les opérations pour former le nouveau groupe «Numericable-SFR» afin de proposer de nouvelles offres avant les fêtes de Noël, alors qu'il s'est fixé pour objectif de devenir le «numéro un du très haut débit convergent».

Deux jours après le feu vert de l'Autorité de la concurrence, Numericable a lancé mercredi une augmentation de capital de 4,7 milliards d'euros, prévue dans le cadre du rachat de l'opérateur mobile SFR au groupe Vivendi.

Les investisseurs ont salué cette annonce, faisant grimper le cours de Numericable de 5,62% à 51,1 euros à 12H12 (11h12 GMT), dans un marché quasi stable (+0,13%).

«Nous sommes dans la dernière ligne droite, l'augmentation de capital commence (mercredi) et va conduire à une assemblée générale des actionnaires le 27 novembre», à l'issue de laquelle «le nouveau groupe sera officiellement construit», a expliqué Eric Dunoyer, directeur général du futur ensemble, au cours d'un point presse.

Patrick Drahi prendra la présidence du conseil d'administration du nouveau holding, où siègeront deux représentants de Vivendi, Stéphane Roussel et Jean-René Fourtou.

La holding de contrôle de Numericable, Altice, souscrira 75,5% de l'émission, soit 3,5 milliards d'euros, ce qui lui permettra d'atteindre une part de contrôle de 60% du nouvel ensemble, 20% revenant à Vivendi.

L'opération sera réservée en priorité aux actionnaires existants qui pourront souscrire 15 actions nouvelles pour chaque paquet de 7 actions déjà détenues.

Ils bénéficieront d'une très forte décote de 63%, dans la mesure où les nouvelles actions Numericable seront émises à 17,82 euros, alors que le titre avait terminé à 48,38 euros mardi à la Bourse de Paris.

Numericable avait déjà levé 8,8 milliards d'euros de dette à long terme entre avril et mai pour financer cette opération.

Le ratio dette nette/Ebitda «sera de 3,5 à 4 à la fin de l'année, avec l'objectif de redescendre à 3 avant la fin d'une période de trois ans», a précisé Thierry Lemaître, directeur financier de Numericable qui hérite du même poste dans le nouvel ensemble.

Pour M. Denoyer, ce niveau d'endettement «laisse de la marge pour les investissements» qui seront «accélérés et focalisés sur le réseau».

- Apaisement après la guerre des prix -

Le nouvel ensemble renforcera le leadership de Numericable dans le très haut débit, et il sera numéro deux sur le haut débit (DSL) et le mobile, aussi bien sur les marchés professionnel que grand public.

Numericable a dessiné un projet industriel de trois ans, à l'issue duquel il a l'ambition de devenir «numéro un du très haut débit convergent», c'est-à-dire aussi bien pour les communications fixes que le mobile.

L'activité des boutiques devrait se poursuivre sous la marque SFR tandis que le groupe mettra en place une offre «plus simple, avec moins de marques».

Le groupe proposera une gamme à valeur ajoutée avec du quadruple play (internet, mobile, fixe, TV), des forfaits avec terminaux subventionnés et des services, ainsi qu'une gamme plus bas de marché qui devrait utiliser la marque Virgin Mobile, a annoncé M. Dunoyer.

Le groupe va annoncer des offres de Noël avant la fin novembre qui allieront les offres mobiles de SFR et la couverture fibre de Numericable, a-t-il dévoilé.

Pour le responsable, le secteur des télécoms est à présent dans une phase d'«apaisement»,«dans une période de stabilisation des prix», après la guerre des prix qui a rogné les marges des opérateurs suite à l'arrivée du trublion Free.

Le câblo-opérateur compte mettre en oeuvre immédiatement des synergies dans le cadre de 15 projets, qui seront détaillés ultérieurement, et a confirmé ne pas vouloir engager de plan social, conformément à ses engagements.

Le nouvel ensemble combinera les quelque 8.500 salariés de SFR, l'effectif de 2.100 salariés de Numericable, plus 800 autres issus de Telindus, une société de services managés pour les entreprises, ainsi que 4.000 salariés des boutiques SFR.

Altice/Numericable avait emporté SFR en avril à l'issue d'une bataille homérique contre Bouygues en offrant à Vivendi 13,5 milliards d'euros en numéraire, ainsi qu'un complément éventuel de prix de 750 millions d'euros.

Altice, qui est cotée à la Bourse d'Amsterdam, détient actuellement 74,5% du capital du câblo-opérateur.