PORTRAITCinq choses que vous ignoriez peut-être sur Christophe de Margerie

Cinq choses que vous ignoriez peut-être sur Christophe de Margerie

PORTRAITLe patron de Total est décédé dans la nuit de lundi à ce mardi à 63 ans dans un accident d'avion en Russie...
Céline Boff

Céline Boff

Il dirigeait l’un des groupes les plus puissants au monde. L’un des plus décriés aussi. Christophe de Margerie, aka «Big moustache», 63 ans, PDG de Total, est décédé dans la nuit de lundi à mardi dans un accident d’avion en Russie. 20 Minutes vous brosse son portrait.

Il rêvait de devenir pilote de course

Si de Margerie avait pu choisir librement son destin, il n’aurait jamais été capitaine d’industrie… Son dada, c’était la vitesse et il rêvait de devenir pilote de course. Lui qui a gagné «des compétitions de karting, s'est longtemps fait verbaliser à bord de grosses cylindrées», rappelle Le Monde.

Mais ce métier était jugé trop dangereux par ses parents. «Cette passion de la vitesse, c’est pourtant son père, Pierre-Alain, qui la lui avait transmise», racontent Les Echos. Si de Margerie s’offrait de temps à autre «quelques tours de piste sur des circuits automobiles en compagnie de son fils Fabrice», il était également amateur de ski, de voile et de tennis.

Il a travaillé dans une seule entreprise

Sa carrière, «Big moustache» l’a effectuée au sein d’un seul et même groupe: le pétrolier Total. Il y est entré en 1974. A cette époque, l’entreprise s’appelle encore la Compagnie française des pétroles et de Margerie débute au sein de la direction financière.

Après une ascension lente, il entre au comité directeur en 1992 et devient directeur général de Total Moyen-Orient en 1995. En 1999, après la fusion de Total avec le groupe belge Petrofina, de Margerie accède à la direction Exploration & Production, la plus importante du groupe. Il prend la direction générale de Total en 2007 et devient le PDG en 2010. En 2012, il avait été reconduit dans ses fonctions d’administrateur du groupe jusqu’en 2015.

Il a été syndicaliste

«Il faut s’en souvenir: à ses débuts chez Total, le successeur de Thierry Desmarest était syndicaliste! Pas vraiment ce qu’on peut appeler un révolutionnaire -il portait alors les couleurs de la CGC- mais syndicaliste tout de même», nous rappellent Les Echos.

Le journal cite Randa Takieddine, journaliste libanaise au quotidien saoudien Al-Hayat: «Au plus profond de lui, c’est quelqu’un qui a conscience du déséquilibre existant entre les pays riches et les autres. Dans son travail, c’est essentiel: il ne voulait surtout pas apparaître comme l’Occidental qui écrase tout sur son passage».

Il appartient à la famille Taittinger

Par sa mère Colette, de Margerie était le petit-fils de Pierre Taittinger, le fondateur de l'empire du luxe et du champagne éponyme. Sa cousine, Brigitte Taittinger, est par ailleurs l’épouse de Jean-Pierre Jouyet, secrétaire général de l'Elysée et ami intime de François Hollande.

Christophe était également bien né par son père, Pierre-Alain Jacquin de Margerie, «une dynastie qui a pourvu la France d'ambassadeurs et de chefs d'entreprise», écrit Le Monde.

Il dormait quatre heures par nuit

En 2009, la journaliste Alexandra Schwartzbrod publiait dans Libération un portrait plutôt flatteur du patron de Total: «Difficile de rencontrer plus humain que ce patron-là. Il faut le voir, à 1 heure du matin, dans cet hôtel de Cardiff (…), proposer à ses collaborateurs et aux deux journalistes présents, de l’accompagner boire un dernier verre (…). A 2h30, on y était encore et il se levait à 6 heures pour des rendez-vous avec la reine d’Angleterre, l’émir du Qatar et Gordon Brown».

De Margerie n’avait pas besoin de beaucoup plus de sommeil pour tenir, comme le confie Jean-François Arrighi, l’un des directeurs de Total, cité par Les Echos: «Christophe exige beaucoup de ses collaborateurs. C’est effrayant! Jamais fatigué, jamais gêné par le décalage horaire. En fait, je crois qu’il a du mal à comprendre qu’on puisse avoir besoin de dormir...»