SOCIALPlan de croissance et de compétitivité d’Air France: Pourquoi ça ne passe pas auprès des syndicats

Plan de croissance et de compétitivité d’Air France: Pourquoi ça ne passe pas auprès des syndicats

SOCIALDeux points du projet présenté ce jeudi au CCE et au conseil d'administration enflamment les rapports entre pilotes et direction d’Air-France, 20 Minutes fait le point…
Bertrand de Volontat

Bertrand de Volontat

Une nouvelle gronde sociale couve-t-elle à Air-France-KLM? En plein bras de fer avec les pilotes d’Air France, qui ont déposé un préavis de grève à compter du 15 septembre, contre le projet de refonte des réseaux court et moyen-courrier du groupe, la compagnie franco-néerlandaise envisagerait de créer une compagnie à bas coûts paneuropéenne, Transavia Europe, comme le font Easyjet ou Ryanair.

Selon les syndicats, la direction devrait présenter ce jeudi en comité central d’entreprise (CCE) et au conseil d’administration un projet de création d’une entité qui aurait vocation à exploiter des lignes au départ de bases situées hors de France et des Pays-Bas dès 2015. Et ce en employant avec du personnel local employé en contrat local. Décryptage.

Air France veut développer le low-cost

Le principal point de blocage concerne le contrat des employés d'Air France qu'ils craignent de voir revu à la baisse. Air France souhaite en effet renouveler son réseau court et moyen-courrier et développer sa filiale low-cost Transavia en 2015. Pour cela la compagnie entend élargir sa flotte, pour l’instant limitée à 14 appareils, de sept avions supplémentaires.

Les syndicats de pilotes (SNPL et Spaf) voient là un transfert d’activité d’Air France vers Transavia avec un contrat moins-disant à la clé, qu’ils refusent catégoriquement.

Le SNPL, le Spaf et Alter ont déposé un préavis de grève à partir du 15 septembre pour manifester leur désaccord. Ils plaident en faveur de la création d’un groupe unique de pilotes d’appareils de plus de 100 places dont les conditions de travail et de rémunération seraient alignées sur celles actuellement proposées par Air France, dont les coûts sont aussi les plus élevés.

Air France soupçonnée de vouloir développer des lignes paneuropéennes

«Cerise sur le gâteau», l’annonce à venir de la création de Transavia Europe est une nouvelle menace. «Il s'agit d'une délocalisation». «Des lignes historiques Air France vont être reprises par du low-cost», affirme Julien Duboz, porte-parole du Spaf, interrogé par 20 Minutes. La direction assure que non. «C’est un dialogue de sourd», confirme Julien Duboz.

Ce que propose Air France

Pour que le SNPL Air France garde une forte représentativité au sein de Transavia, la direction d’Air France souhaite que des pilotes d’Air France aillent chez Transavia et se rallient au SNPL Air France.

La direction souhaiterait intégrer les pilotes volontaires de Transavia à Air France comme copilotes A320. Aussi les 35 créations de postes de commandant de bord qu’engendrera l’arrivée des 7 Boeing 737 seraient proposées à des copilotes Air France et les 35 postes de copilotes (plus ceux libérés par les volontaires de Transavia qui seront allés à Air France) seraient proposés à des navigants de Hop! -la filiale régionale d’Air France- ou de l’extérieur. Transavia se retrouverait du coup avec une majorité de pilotes provenant d’Air France. Avec quel type de contrat? Là est tout le débat.

Où en sont les discussions?

Après une première réunion mardi, les discussions sont «au point mort», juge Julien Duboz. Contacté par 20 Minutes, Air France-KLM n’a «absolument pas souhaité faire de commentaire à ce stade». Deux nouvelles réunions sont d’ores et déjà prévues les 9 et 12 septembre, avant le déclenchement de la grève. «Nous discutons en continu et les relations sont bonnes», assure à 20 Minutes une source proche du dossier. Mais d’autres sujets difficiles pourraient également surgir lors du CCE, qui sera notamment consacré aux nouvelles mesures de restructuration de l’activité cargo d’Air France-KLM, également très déficitaire.