Medef: Manuel Valls déclare sa flamme aux patrons et appelle à la mobilisation
ECONOMIE•Le Premier ministre a notamment demandé aux entrepreneurs de faire «plus et plus vite» au sujet des contreparties au Pacte de responsabilité…Romain Lescurieux
«La France a besoin de toutes ses entreprises. Car elles produisent, innovent, génèrent des richesses [..] qui doivent profiter à tous», lance le Premier ministre à un auditoire conquis par cette visite symbolique.
Manuel Valls est en effet le deuxième Premier ministre, après Jean-Marc Ayrault en 2012, depuis la création du Medef en 1998, à se rendre à l’université d’été du Medef sur le campus de l’école de commerce HEC à Jouy-en-Josas.
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Fort de ce statut, il a donc plaidé devant des centaines de chefs d’entreprise pour «l’union de la gauche et des entreprises» car «le pays crève de ces postures [d’oppositions]». Et n’a pas hésité dans ce «discours de mobilisation nationale» à jouer la carte de l’opération séduction au lendemain de la composition du nouveau gouvernement.
«J’aime l’entreprise»
«La France a besoin de vous», a poursuivi le Premier ministre en réaffirmant la ligne sociale-démocrate de l’exécutif, marquée par la nomination d’Emmanuel Macron hier au ministère de l’Économie à la place d’Arnaud Montebourg. Il s’est ensuite gratifié d’un «J’aime l’entreprise!», salué par le public, avant d’ajouter quelques secondes plus tard, «le retour de la croissance passera d’abord par le soutien aux entreprises». S’unir, agir ensemble, coopérer… les mots ne manquent pas.
«Les forces vives de ce pays, sociales, politiques, devraient être capables de se rassembler comme on le fait dans d’autres pays pour réformer, pour préparer l’avenir, pour faire en sorte que notre pays soit plus fort au niveau européen et mondial», a-t-il insisté. Mais le Premier ministre n’a toutefois pas oublié d’appeler les entreprises à se mobiliser davantage.
Appel à «l’engagement»
«La nation a consenti un effort important. Les Français attendent que les chefs d’entreprise s’engagent et agissent avec responsabilité», a poursuivi le Premier Ministre. Et à rappeler qu’ils sont «attendus» sur l’utilisation «qu’ils feront» des 40 milliards du Cice (Crédit d’impôt compétitivité emploi) et du Pacte. «Les Français n’admettraient pas -et ils auraient raison- que les dividendes versés ou que les plus hautes rémunérations explosent», a-t-il ajouté.
Ainsi, il est revenu sur le sujet des négociations sur les contreparties au Pacte et a déploré le manque d’avancés. «Trop peu de branches ont commencé les négociations. Mais vous devez faire plus et plus vite. Les Français attendent de vous, de nous. De nous tous», a-t-il conclu sous les applaudissements.