VIDEO. Alstom: Les discussions sont «bloquées» entre l'État et Bouygues, Hollande s'exprime
ECONOMIE•Pour le rachat de 20% du capital d'Alstom...M.B. avec AFP
Ça coince. Les discussions entre l’État et Bouygues pour le rachat de 20 % du capital d’Alstom détenu par le groupe diversifié étaient «bloquées» samedi matin, achoppant sur le prix, a-t-on appris de sources proches du dossier.
L’État a annoncé vendredi son intention d’acheter les deux tiers de la participation de Bouygues dans Alstom, soit 20 %, mais veut payer 28 euros par action, soit le cours atteint vendredi à la clôture de la Bourse, alors que Bouygues en demande 35 euros. La transaction doit être négociée avant la réouverture du marché parisien lundi à 09H00.
En début d'après-midi, le chef de l'Etat a reconnu en creux que les négociations étaitent un peu ardues. La «position définitive» de l'Etat sur Alstom «dépendra» des négociations en cours avec Bouygues pour lui racheter les deux tiers de sa participation dans le groupe industriel français, a prévenu François Hollande, qui a dit compter sur «des avancées d'ici la fin de la journée». «S'il n'y avait pas ces avancées, s'il n'y avait pas cette vente à un prix qui pour le gouvernement soit acceptable alors il y aurait nécessairement à revenir sur l'alliance telle qu'elle vient d'être annoncée» avec l'américain General Electric, a prévenu le président de la République en marge d'un mini-sommet européen à l'Elysée.
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Une participation qui n’est plus stratégique pour Bouygues
Le groupe dirigé par Martin Bouygues détient 29,4 % du capital d’Alstom, mais cette participation n’est plus stratégique. Si Bouygues voulait vendre toute sa participation, l’État ne veut en racheter que les deux tiers. Le groupe avait acquis 21,03 % d’Alstom en 2006 pour 2 milliards d’euros puis a acheté de nouvelles actions au fil de l’eau pour monter à 29,4 %.
La valeur de cette participation a atteint un sommet en 2010 quand l’action se négociait 55 euros, avant de descendre progressivement pour tomber à 26 euros en début d’année 2014. Bouygues avait d’ailleurs dû passer une dépréciation de 1,4 milliard d’euros dans ses comptes 2013, faisant passer dans le rouge les comptes de l’ensemble du groupe. Et il a besoin d’argent pour l’aider à relancer Bouygues Telecom.
De son côté, l’État ne peut négocier qu’avec Bouygues, note la source proche des discussions, car comme il a affiché ses intentions, il ne peut plus acheter sur le marché sans être confronté à des vendeurs qui vont vouloir faire monter les prix d’un titre recherché.