Les entreprises françaises mobilisées face aux nouveaux risques de fraude
ETUDE•55% des entreprises françaises ont détecté au moins un cas de fraude en 2014, contre 29% en 2009. Un bond qui s’explique notamment par des dispositifs de détection de plus en plus performants...Claire Planchard
Escroquer une entreprise en France peut être simple comme un coup de fil. En 2014, 10% des fraudes rapportées relevaient ainsi de la «fraude au président», selon la 7e édition de l’étude du cabinet PwC publiée mercredi sur ce sujet.
Cybercriminalité en hausse
Le principe est simplissime: téléphoner à un comptable pour lui demander d'effectuer un virement à l’étranger en se faisant passer pour le dirigeant de l'entreprise qui veut effectuer une acquisition confidentielle. Une bonne connaissance du PDG concerné, un coup de pression psychologique au nom de la «survie» de l’entreprise et le choix d’un week-end prolongé empêchant le blocage du virement ont ainsi suffi à escroquer de plusieurs dizaines de millions d’euros certaines entreprises selon PwC.
Si ce phénomène nouveau connaît un développement préoccupant, il reste toutefois marginal. Au palmarès des fraudes les plus fréquentes, le détournement d’actifs occupe toujours la première place du podium (61% des cas rapportés), mais il est désormais suivi par la cybercriminalité (28% des cas), qui constitue même un des principaux motifs d’inquiétude des dirigeants d’entreprises dans les deux ans qui viennent (44%).
Détection à la française
Face à cette menace, éplucher les comptes et identifier les données les plus sensibles pour mieux les protéger constituent ainsi désormais un enjeu de sécurité stratégique. Mais aussi financier, avec des pertes chiffrées à plus de 100.000 dollars dans une fraude sur trois.
Et en la matière, les entreprises françaises figurent parmi les plus performantes. En effet, si les fraudes constatées ont progressé de 29% dans l’Hexagone depuis 2009 pour atteindre 55% en 2014 (contre 37% au niveau mondial), c’est notamment parce qu’elles les détectent mieux, explique PwC: «La France détecte 62% de fraude grâce aux dispositifs de prévention et de contrôle, contre 55% dans le monde», explique le cabinet dans un communiqué.
Parmi les méthodes les plus efficaces: l’identification des transactions inhabituelles, comme les écritures comptables enregistrées le dimanche, qui contribuent à elles seules à détecter 40% des fraudes, contre 25% au niveau mondial.