Assurance auto: Pourquoi les opérateurs se livrent à une guerre des prix depuis la rentrée

Assurance auto: Pourquoi les opérateurs se livrent à une guerre des prix depuis la rentrée

ECONOMIE – Avec la crise, la hausse devrait être limitée en moyenne entre 0 et 2%...
Mathieu Bruckmüller

Mathieu Bruckmüller

La bataille ne fait que commencer. Après trois années de hausse, une stabilisation des tarifs des assurances auto se dessine pour 2014.

La Maif avait lancé les hostilités dès la mi-mai annonçant un gel pour l’année prochaine. La Maaf lui a emboîté le pas le 22 août dévoilant à grand renfort de spots publicitaires «trois mesures en faveur du pouvoir d’achat» avec une «remise exceptionnelle de 5% sur la cotisation 2013», «aucune augmentation en 2014 pour ses 3,7 millions de clients et une baisse des tarifs pour les nouveaux contrats. La surenchère entre les opérateurs devrait s’accélérer dans les semaines à venir.

Vigilance accrue pour le consommateurs

«Le consommateur devra bien analyser les annonces. Il est fréquent que les communiqués ne parlent que des absences d’augmentations de tarifs (voire des baisses) et omettent de parler des clients qui connaîtront une hausse», prévient Cyrille Chartier-Kastler, du cabinet de conseil Facts and Figures. Pour l’an prochain, cet expert table en moyenne sur une augmentation des tarifs seulement comprise 0 et 2%. Selon lui, «les opérateurs qui se situeront entre 3 et 5 % de hausse perdront des affaires au 1er janvier 2014.»

De telles revalorisations sembleraient injustifiées vu la baisse du nombre d’accidents. Au premier semestre, ce chiffre a diminué de près de 10% d’après l’Observatoire national interministériel de sécurité routière. A cela s’ajoute la crise qui pèse sur les finances des ménages et les incite à moins rouler.

Plus de concurrence avec la loi Hamon

Autre facteur de pression à la baisse des tarifs, la loi Hamon sur la Consommation examinée dès lundi au Sénat. Une fois votée par le Parlement, elle prévoira la possibilité de résilier, en cours d’année, à l’issue d’une période initiale d’un an, ses principaux contrats d’assurance (multirisques habitation, responsabilité civile automobile).

«Ceci va entraîner plus de concurrence et une baisse des primes contrairement à ce que disent les professionnels du secteur», expliquait à 20 Minutes début mai le ministre en charge de la Consommation lors de la présentation de son texte en Conseil des ministres. «Les adhérents auront la possibilité de changer plus souvent d’assureur et de trouver des prix toujours plus compétitifs», abonde le courtier Assurland.

Un optimisme que ne partage pas Cyrille Chartier-Kastler: «Je ne crois pas que la loi Hamon, aura des impacts sur les tarifs 2014. Ce ne sera pas avant 2015 et encore à la marge. Contrairement à son objectif de stimuler la concurrence, je ne pense pas que les clients se bousculent pour changer d’assureur en cours d’année. C’est compliqué: il faut regarder en détail les franchises, les plafonds de garantie…» Il prédit aux assurances le même sort que la libéralisation du marché de l’énergie entamée en 2007. En six ans, ils sont moins de 7% à avoir opté pour un opérateur alternatif dans l’électricité et 11% dans le gaz.