Concurrence: l'Umih dénonce les sites de réservation en ligne
•L'Umih, principale organisation patronale de l'hôtellerie, a annoncé à l'AFP saisir mardi l'autorité de la concurrence afin de dénoncer les pratiques anti-concurrentielles des agences de réservation en ligne comme Expedia ou Booking.© 2013 AFP
L'Umih, principale organisation patronale de l'hôtellerie, a annoncé à l'AFP saisir mardi l'autorité de la concurrence afin de dénoncer les pratiques anti-concurrentielles des agences de réservation en ligne comme Expedia ou Booking.
«Les plateformes de réservation hôtelière en ligne sont devenues un canal de distribution incontournable pour les hôteliers, notamment les plus petits d’entre eux» mais «les avantages offerts par ces plateformes ont progressivement été annihilés par les effets nocifs de leurs pratiques commerciales qui violent les droits européen et français de la concurrence», explique l'Umih.
«Il y a un durcissement radical des clauses contractuelles imposées aux hôteliers qui, compte tenu de la structure du marché, ne sont pas en position de les refuser», souligne Roland Héguy, président de l'Umih, ajoutant que les «commissions, augmentant régulièrement, entraînent un étranglement des hôteliers».
Un hôtel «qui signe un contrat avec une agence de réservation en ligne, avec des clauses non négociables, doit proposer le même tarif et la même qualité de chambres à tous les canaux de distribution: on assiste à un lissage des prix et donc à une pratique anti-concurrentielle», ajoute Laurent Duc, président de la branche hôtellerie à l'Umih.
Ces clauses «restreignent en droit et en fait la capacité des hôteliers à fixer librement leurs prix et leur politique commerciale selon le canal de distribution considéré et constituent dès lors une restriction de concurrence par objet interdite par les articles L. 420-1 du Code de commerce et 101.1 du Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (« TFUE »)», assure l'Umih.
«L'hôtelier n'a plus la maîtrise de son offre et de sa gestion», regrette Roland Héguy.
Afin de «mettre fin à ces pratiques», l'Umih devait saisir l'Autorité de la concurrence mardi matin, espérant que «d'autres organisations patronales» se joignent à eux.
«Il faut rappeler qu'en cas de condamnation, une amende par exemple, nous ne touchons absolument rien», a martelé M. Duc.