MARCHES PUBLICSArmor-Lux conteste la perte de son marché de la police

Armor-Lux conteste la perte de son marché de la police

MARCHES PUBLICSLa société Armor-Lux, célèbre pour la confection de ses marinières, a contesté ce mardi l'attribution au groupe GDF-Suez...
20 Minutes avec AFP

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La PME bretonne Armor-Lux a contesté mardi devant le tribunal administratif de Paris les conditions d'attribution du marché des uniformes de la police, dont elle a été évincée.

Depuis 2008, Armor-Lux, symbole du «made in France» depuis Arnaud Montebourg, habillait les 120.000 policiers du territoire pour un marché total de 20 millions d'euros hors taxes sur cinq ans. Le 17 avril, la direction générale de la police nationale avait jugé l'offre d'Ineo Support Global (ISG) «meilleure» que celle d'Armor-Lux, «sur le plan de la performance financière comme de la performance technique».

Ce mardi, l'avocate d'Armor-Lux, Sophie Lapisardi, a contesté devant le juge des référés le recours au «dialogue compétitif», procédure dérogatoire à l'appel d'offres d'ordinaire réservé aux dossiers complexes. Pour l'avocate, le «périmètre est identique à celui de 2008». L'avocat d'ISG, Jean-Sébastien Oriou, a rétorqué que «le marché n'est pas équivalent au précédent, car il comporte des prestations complémentaires complexes» dont le recyclage des vêtements en fin de vie.

Contestation de la procédure de dialogue compétitif

De son côté, la sous-directrice du contentieux au ministère de l'Intérieur Pascale Léglise a elle justifié le recours à la procédure de «dialogue compétitif» par la volonté d'«assurer que les policiers auront les équipements en temps et en heure». Tout en se défendant de «faire un procès à Armor», elle a cité l'exemple des bottes sur mesure, une opération complexe selon elle nécessitant la prise d'empreintes.

Par ailleurs, pour l'avocate d'Armor-Lux, les «liens notoires» entre ces deux entreprises font planer un doute sur «l'impartialité» de la procédure pour laquelle le ministère de l'Intérieur avait fait appel demandé les services à un cabinet de conseil, Kurt Salmon, qui compte GDF-Suez parmi ses clients.

Accusation balayée par l'avocat d'ISG qui a qualifié ces relations d'«épisodiques».

L'ordonnance du juge est attendue pour vendredi ou lundi.