Le nouveau billet de 5 euros arrive, mais que vont devenir vos anciennes coupures?

Le nouveau billet de 5 euros arrive, mais que vont devenir vos anciennes coupures?

REPORTAGE – A l'occasion de la mise en circulation du nouveau billet de 5 euros, «20 Minutes» vous propose de suivre l'itinéraire d'un billet, de votre portefeuille jusqu'à la Banque de France...
Céline Boff

Céline Boff

Le nouveau billet de 5 euros arrive ce jeudi en France. Paré du visage d’Europe, la princesse de la mythologie grecque, il comporte davantage d’éléments de sécurité, tout en conservant sa couleur verte. Mais que vont devenir vos anciens billets de 5 euros? Qui se charge de les trier et de les retirer de la circulation? Pour le savoir, 20 Minutes a remonté l’itinéraire de ces coupures.

Avant d’arriver jusqu’à la Banque de France, elles quittent d’abord les caisses des commerçants, des restaurateurs ou encore des agences bancaires entreposées –plus ou moins en vrac– dans des sacs sécurisés à usage unique. Ces sacs sont convoyés par camions jusqu’à l’un des 200 centres de tri disséminés sur le territoire français.

Dont cette agence, située dans la région parisienne. Un entrepôt lambda, vu de l’extérieur. Mais derrière les lourdes portes se cache un site extrêmement sécurisé, avec des caméras, plusieurs sas et des murs conçus pour résister aux explosions.

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Il est vivement conseillé aux salariés de ne pas dévoiler leur métier

Chaque jour, les camions viennent y déverser plus d’un millier de sacs. Qui contiennent en moyenne 500.000 billets, dont 10.000 sont des coupures de 5 euros. Au total, quelque 15 millions d’euros transitent quotidiennement par ce centre. Une telle somme exige de la discrétion. Les convoyeurs ne rencontrent jamais le personnel du site. Ils déposent les sacs dans un sas, puis repartent. Quant aux salariés, il leur est vivement conseillé de ne pas dévoiler leur métier à l’extérieur. Ce qu’ils acceptent bien volontiers, au vu des risques potentiels.

Au cœur de l’entrepôt se situe la salle des machines. De la machine plutôt: un bloc en métal de 10 mètres de long, de deux mètres de large et autant de haut, équipé de multiples ordinateurs et caméras. Elle est conçue par le Britannique De la rue, premier imprimeur privé de billets de banques dans le monde. Mais ici, il n’y a pas d’impression de billets: la machine est une trieuse, à la productivité industrielle: 1.800 billets sont traités chaque minute.

Ils sont déposés en vrac à l’entrée de la machine, qui les avale et les recrache quelques secondes plus tard, après les avoir authentifiés, rangés par coupures et conditionnés par liasses de cent. Entre-temps, trois caméras analysent les caractéristiques de chaque billet. Celles du nouveau de 5 euros ont déjà été programmées dans l’ordinateur. Quand ce billet arrivera, il sera automatiquement séparé des autres billets, même des anciens de 5 euros.

Les billets de 5 euros sont rarement contrefaits

C’est pendant cette étape que sont repérés les billets «présumés faux, car seule la Banque de France est habilitée à dire s’ils le sont réellement», explique Luc, le responsable France de la société De la rue. Chaque jour, une quinzaine de «présumés faux» sont détectés. Ce sont rarement des coupures de 5 euros, pas assez rentables. En France, les billets les plus contrefaits sont ceux de 20 et de 50 euros.

Les liasses de cent billets sont ensuite assemblées en paquets de 1.000 billets. Qui ressemblent à de vraies petites briques… Des petites briques de 5.000 à 500.000 euros pièce, qu’il serait si facile de glisser dans son sac… Les salariés ne sont-ils jamais tentés? «Oh non, on en voit tellement… Et puis, ce n’est pas notre argent», répond l’un d’entre eux. Sans compter qu’aucun de leur geste n’échappe aux caméras qui peuplent les plafonds du bâtiment.

Une fois disposées dans des sacs transparents, les briques partent pour la Banque de France. C’est elle qui vérifiera les billets présumés faux et les détruira le cas échéant. Concernant les anciennes coupures de 5 euros, elle décidera au cas par cas si ces billets seront retirés de la circulation ou redistribués aux banques. «Car les anciens billets vont rester valides pendant plusieurs années. Le but, c’est de les faire mourir doucement», explique Luc. La date de cessation du cours légal de ce billet n’a pas encore été définie.