Accord de libre-échange transatlantique: Les Etats-Unis veulent avancer rapidement
COMMERCE•La ministre du Commerce extérieur, Nicole Bricq, a dit pour sa part vouloir prendre son temps...B. de V. avec AFP
Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a vanté mercredi à Paris devant des hommes d'affaires français le futur accord de libre échange entre les Etats-Unis et l'Union européenne qui inquiète sur le Vieux Continent, notamment en France à propos de l'agriculture.
«Il est important que nous avancions rapidement avec l'accord de libre échange pour avoir un profond impact sur le monde», a plaidé John Kerry devant un parterre de patrons français, dont Benoît Potier, PDG d'Air Liquide, Jean-Bernard Lévy, PDG de Thales, et Clara Gaymard, présidente de GE France. Un discours en contradiction avec celui de Nicole Bricq.
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Un moteur pour la création d'emploi et de croissance
«L'UE et les Etats-Unis représentent ensemble un tiers de la totalité des biens et services vendus dans le monde et plus de 50% de la totalité de la production économique mondiale», a affirmé le chef de la diplomatie américaine.
Le président Barack Obama avait annoncé mi-février la volonté de Washington et de la Commission européenne de lancer des négociations en vue de créer une des plus importantes zones de libre échange de la planète. Bruxelles doit encore officiellement donner son aval.
Mercredi dernier, le gouvernement américain a fait part au Congrès de son intention de «lancer les négociations sur ce nouvel accord après un délai de 90 jours à partir de cette notification». Pour les Etats-Unis, cet accord pourrait être un «moteur pour la création d'emploi et de croissance» de part et d'autre de l'Atlantique.
«C'est l'un des meilleurs moyens de casser le cycle (de la crise) en Europe et d'avoir de la croissance», a affirmé John Kerry. Evoquée depuis longtemps, l'idée d'un accord de libre échange américano-européen a retrouvé un nouvel élan depuis fin 2011 face à l'échec des négociations internationales menées sous l'égide de l'Organisation mondiale du commerce (OMC).
«Je sais qu'il y a des craintes»
Les négociations s'annoncent particulièrement compliquées sur certains secteurs protégés, notamment l'agriculture.
«Je sais qu'il y a des craintes à certains endroits. Je sais qu'il existe une dimension géographique de certains produits fabriqués en France et j'y attache de la valeur. Il y a des raisons pour lesquelles le Roquefort est le Roquefort ou le Champagne est le Champagne. Nous le comprenons», a assuré John Kerry devant ses hôtes français.