TELECOMFree Mobile se cherche une rentabilité

Free Mobile se cherche une rentabilité

TELECOMAprès une année plombée par d'importantes pertes, Free mise sur les mutualisations de revenus et des coûts ADSL/mobile...
Thomas Reynaud et Maxime Lombardini, lors de la présentation des résultats financiers annuels d'Iliad le 19 mars 2013.
Thomas Reynaud et Maxime Lombardini, lors de la présentation des résultats financiers annuels d'Iliad le 19 mars 2013. - PRM/SIPA
Claire Planchard

Claire Planchard

Une simple question de temps, voilà tout. Mardi, lors de la présentation des résultats financiers annuels, les dirigeants d’Iliad, maison mère de Free, ont tenu à relativiser les pertes de 50 millions d’euros de sa nouvelle division mobile. Et la chute de 26% du résultat net du groupe qui s’en est suivie.

«Une année extraordinaire»

«2012 a été une année assez extraordinaire, sans fausse modestie, avec 5,2 millions d’abonnés mobile nous avons conquis près de 8% de part de marché dès la première année, et notre chiffre d’affaires a augmenté de près de 50%, dépassant la barre des 3 milliards d’euros», a commencé Maxime Lombardini, le directeur général du groupe, avant de souligner que «les pertes de démarrage de la division mobile ont été largement compensées par la sur-profitabilité du fixe (16%)», qui affiche 515.000 abonnés supplémentaires et un revenu moyen par abonné, le fameux «Arpu», en hausse en 2012 grâce au succès de sa Free Box révolution.

Dans ce contexte, le groupe affiche donc sa sérénité. «La baisse de notre résultat net était largement anticipée», a renchéri Thomas Reynaud, le directeur général délégué, soulignant que dans «cette phase d’investissement et de transformation du groupe», il reste largement positif à 187 millions d’euros.

Plus encore, le groupe affiche son optimisme pour les années à venir. «L’objectif de 4 milliards d’euros de chiffres d’affaires à l’horizon 2015 est parfaitement atteignable», a estimé ce mardi Thomas Reynaud. «Et nous sommes confiants, compte tenu des synergies de coût et de revenus avec l’ADSL, de trouver à terme une rentabilité similaire dans le mobile», a-t-il aussi assuré, sans pour autant avancer d’objectif en termes de calendrier.

Synergie fixe/mobile au service de la croissance

Grâce au mobile, Iliad accède enfin au statut d’opérateur télécom intégré et compte bien profiter des mutualisations de revenus et coûts ADSL/mobile dont bénéficient aussi ses concurrents depuis des années déjà.

Après des marges records dans le fixe en 2012, Iliad mise notamment sur la poursuite en 2013 d’une «tendance relativement bonne» «soutenue par le basculement de l’ADSL vers la fibre optique». Un important cash flow intégralement réinvesti pour financer le développement et la transformation du groupe, qu’il s’agisse du développement de son réseau ou du perfectionnement de ses boxes.

Quant au mobile, le surcoût de son contrat d’itinérance conclu avec Orange (environ 500 millions d’euros par an) qui plombe les résultats de la division «à vocation à baisser à mesure qu’un nombre croissant de SMS, communications, data basculent sur notre notre réseau 3G/wifi», a assuré Maxime Lombardini, conformément à la «volonté d’indépendance technique» affichée par le groupe et aux exigences des régulateurs du marché à l’horizon 2018.

«Un cercle vertueux»

Même les forfaits à 2 ou 0 euros, suspectés d’être vendus en pure perte, participeraient de cette logique assure le groupe. «Ils représentent environ 50% de notre parc d’abonnés et sont un puissant outil de conquête y compris pour nos abonnés Freebox avant une migration vers d’autres forfaits plus chers», expliquait ce mardi Maxime Lombardini.

«Un cercle vertueux» de l’intégration mobile/fixe qui doit conduire progressivement sur le chemin de la rentabilité, assure le groupe.