REPORTAGEL'expatriation en questions

L'expatriation en questions

REPORTAGELa journée «S'expatrier: mode d'emploi» organisée mercredi à Paris permettait aux candidats au départ de répondre à toute les questions d’ordre juridique...
Claire Planchard

Claire Planchard

«S’expatrier c’est très compliqué», lâche Emilie, 28 ans dans la file d’attente qui s’allonge devant le stand d’Humanis International, spécialiste de la protection sociale complémentaire à l’étranger. Cette jeune professionnelle de l’immobilier ne part pourtant pas au bout du monde: elle s’apprête à rejoindre son compagnon au Luxembourg, mais les questions ne manquent pas.

«Je ne sais pas si j’aurais droit à des indemnités chômage si je ne retrouve pas d’emploi d’ici mon départ ou comment ça va se passer pour mes cotisations retraites. Ce salon tombe donc à point nommé», confie-t-elle. A quelques mètres de là Charles, la trentaine, attend devant le stand des notaires de France. «Le site des impôts est bien fait, mais je voudrais savoir ce que je dois déclarer si j’achète un appartement avant de partir vivre au Canada ou comment faire pour racheter des trimestres de retraites», explique-t-il.

Préparer son départ et son retour

Mercredi dans les salons de la maison internationale à Paris (XIVe), les candidats à l’expatriation étaient bien loin de l’image de l’aventurier qui plaque tout sur un coup de tête. Dans les salles de conférence combles, il était question de protection sociale ou de retraite. «Les Français ont l’habitude de bénéficier d’une couverture obligatoire quand ils sont salariés et n’ont pas le réflexe de préparer leur protection quand ils partent et n’ont pas une vision claire du coût prohibitif que cela peut représenter dans certains pays. Beaucoup trop de jeunes partent même la fleur au fusil et se retrouvent dans une grande précarité», souligne Fabienne Petit, directeur des activités internationale d’Humanis.

«Si on ne prépare pas bien son départ, on va au devant de déconvenues amères», confirme pour sa part Josette Mira, responsable de la Maison des Français de l’étranger, service du ministère des affaires étrangères, qui conseille aussi de bien étudier les conditions d’entrée et de séjour dans le pays visé.

Avant même de partir, préparer son retour en France est aussi crucial. «Statistiquement les expatriés reviennent au bout de 5 ans en France, il est donc très important dès son départ de garder des contacts professionnels en France, de ne pas s’isoler de son réseau», explique Oliver Sheppard, chargé de mission de Pôle emploi International.