Copropriétaires: Comment réduire vos factures d'énergie
CONSEIL•A l'occasion du Salon de la copropriété qui se tient ces 14 et 15 novembre à Paris Porte de Versailles, «20 Minutes» fait le point sur les travaux de rénovation énergétique collectifs...Céline Boff
Diviser sa facture énergétique par deux. C’était l’objectif de Gérard Andrieux, propriétaire d’un trois pièces dans le 12e arrondissement parisien. «J’ai une sensibilité écolo et je voulais réduire ma consommation. Mais l’enjeu, c’était surtout de convaincre les autres copropriétaires», explique-t-il. Son immeuble abrite 107 foyers et quatre commerçants…
Un audit énergétique subventionné à 70%
Gérard Andrieux commence par discuter de son projet avec les membres du conseil syndical, qu’il préside. Puis entre en contact avec l’Agence parisienne du climat (APC) (lire ci-dessous). «Ils nous ont tout expliqué: les aspects techniques, législatifs et financiers, parce qu’on n’y connaissait rien. Et ils nous ont conseillé de débuter par un audit énergétique. Les copropriétaires l’ont accepté facilement, parce que 70% du coût est pris en charge par l’Ademe, la Ville de Paris et la Région Ile-de-France. Au final, il restait à la charge de chaque foyer seulement une trentaine d’euros».
L’audit a ainsi mis en évidence l’ensemble des déperditions d’énergie de cet immeuble édifié dans les années 1970 avant de délivrer ses recommandations. Pour faire passer la facture énergétique de la copropriété de 90.000 à 45.000 euros par an, le conseil syndical décide de rénover la toiture terrasse, d’installer une isolation thermique par l’extérieur, de changer les 400 fenêtres, d’installer des régulateurs sur le chauffage et de troquer les ampoules des parties communes contre des lampes basse consommation. Montant total des travaux: 800.000 euros.
«Nous nous sommes dit que les copropriétaires n’accepteraient jamais de payer une telle somme…», se souvient Gérard. La chasse aux aides commence et l’appui de l’APC se révèle décisif, notamment «pour décrocher une subvention du Conseil régional de 230.000 euros», explique Florian Vaujany, coordinateur copropriété à l’APC. Avec les crédits d’impôts et les certificats d’économie d’énergie, la facture tombe à 8.000 euros par foyer.
«L’immeuble a gagné deux étiquettes»
«J’ai expliqué aux copropriétaires que dans cinq ou dix ans, nous serions sans doute légalement contraints de faire ces travaux et que les aides n’existeraient peut-être plus… Sans compter qu’en s’y prenant tôt, nous pouvions mieux négocier avec les entreprises. Et que les appartements allaient prendre de la valeur. Ca a été des arguments déterminants», détaille Gérard.
73% des copropriétaires votent pour la rénovation. Le retour sur investissement prendra, selon l’évolution du prix de l’énergie, une dizaine d’années. «En termes de consommation, l’immeuble a gagné deux étiquettes, en passant de E à C», note Florian Vaujany.
Les travaux, lancés au mois de juin, seront terminés en janvier 2013. La facture devrait dès lors s’alléger. En attendant, les premières réalisations ont déjà changé le quotidien des habitants, à commencer par celui de Gérard, qui n’allume plus que trois radiateurs sur cinq. Sa grande fierté? «Que les deux immeubles voisins du nôtre viennent de se lancer dans des démarches équivalentes… Nous avons fait école!».
Un autre outil pourrait bientôt faciliter le financement des travaux énergétiques des copropriétés: l’éco-prêt à taux zéro collectif. Mais si le principe de cette avance remboursable sans intérêt a été voté, le décret d’application se fait toujours attendre… Les propriétaires ont cependant toujours la possibilité de contracter des éco-prêts à taux zéro individuels.