REVELATIONGauvain Sers doit tuer le Renaud qui est en lui

VIDEO. Gauvain Sers doit tuer le Renaud qui est en lui

REVELATIONLe jeune chanteur qui a été révélé en faisant les premières parties de la tournée de Renaud, a sorti son premier album...
Benjamin Chapon

Benjamin Chapon

Gauvain Sers en a bientôt fini avec la longue tournée qui l’a vu réaliser les premières parties de Renaud. Inconnu il y a encore un an, le jeune Creusois a sorti son premier album, Pourvu, au début du mois de Juin, et squatte depuis la tête du Top Album. « Il y a un public pour ces chansons même si ce n’est pas à la mode », affirme Gauvain Sers.

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Parallèlement à ses premiers concerts en tête d’affiche, Gauvain Sers va peu à peu dire adieu à l’énorme machine qu’a été la tournée de Renaud et pour laquelle il a traversé la France en tous sens. « On a fait 85 zéniths… On a encore quelques festivals en juillet avec Renaud puis je pourrais me concentrer à 100 % sur ma tournée. Je n’ai pas de nostalgie parce que j’en ai bien profité et que maintenant je veux passer à autre chose. Notre chance c’est que maintenant, on a un public qui connaît les chansons. Mais je voudrais décoller l’étiquette de « clone de Renaud. » Ma musique est vraiment différente, je trouve. Petit à petit, j’espère que les gens vont découvrir mes nouvelles chansons et les différents thèmes que j’aborde. »

Des chansons faciles à comprendre

« C’était une super-expérience mais un peu étrange parfois. C’était incroyable de chanter devant autant de monde, à la fin du concert, on vendait des dizaines de disques… Mais certains spectateurs qui étaient assis au fond de la salle ne me reconnaissaient même pas. Je crois quand même que je préfère les petites salles plus intimes où on voit vraiment les gens, qu’on peut leur parler. » Gauvain ne crache pas dans la soupe, il sait ce qu’il doit à Renaud qui lui a fait confiance sur un coup de cœur. « J’admire sa musique et sa carrière. Mais ce n’est pas forcément ma famille musicale. » Car en matière de musique, Gauvain est très attaché à la famille. « Tout me vient de mon père qui est un gros fan de chanson française et qui m’a toujours emmené dans plein de concerts. Petit, j’ai connu l’époque des Ogres de Barback, La Rue Kétanou, Bénabar, Jeanne Cherhal…. J’ai toujours écouté cette chanson française populaire et accessible. »

Mais pour Gauvain, la référence absolue, c’est Allain Leprest. « Je m’inscris vraiment dans sa tradition. Quand je suis arrivé à Paris, je suis tout de suite allé au café où il chantait, dans le Marais, pour y jouer moi aussi. » C’est à lui qu’il fait référence quand il parle de sa méthode. « Mes paroles, on les comprend dès la première écoute. Cette façon d’écrire des chansons, ça m’est venu inconsciemment. Je n’ai jamais pensé à faire autre chose comme musique, je n’ai jamais été dans un groupe de rock ou quoi que ce soit. Je me suis mis à la guitare un peu tard pour pouvoir m’accompagner et chanter mes textes sur scène. »

Une casquette et des datas

S’il se débarrasse un jour de l’étiquette de « Renaud bis », Gauvain Sers risque de voir d’autres clichés lui tomber dessus. « La casquette, c’est assumé. Tant mieux si ça fait un peu paysan parce que, oui, je viens de la campagne. Et tant mieux si ça fait gavroche ou titi parisien, parce que j’ai aussi passé pas mal de temps à Paris. Ça fait un peu cliché mais le Creusois qui monte à Paris pour percer dans la chanson, hé ben c’est moi, c’est mon histoire. »

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Moins cliché mais pas moins cocasse, il est un épisode de l’histoire de Gauvain Sers qui l’ancre dans le XXIe siècle. « J’ai fait une école d’ingénieur en programmation informatique pour rassurer mes parents, et moi aussi un peu. A Paris, je bossais dans une boîte d’informatique mais je détestais ça, c’était un boulot alimentaire. Mais aujourd’hui, je dois reconnaître que mon esprit mathématique m’est utile quand je compose des chansons. J’ai une manière d’écrire très calibrée, je ne supporterai pas qu’il manque un pied à un vers, mes rimes sont très strictes et les structures refrain couplets aussi. »

Pas comme à la radio

Déjà programmé dans une grosse trentaine de festivals cet été, Gauvain Sers est promis par sa maison de disques, Universal, à une large audience. « Je ne me pose pas la question du succès. Finalement, tout ça ne s’est pas fait d’un coup. Bien sûr, Renaud m’a propulsé sur des scènes immenses. Mais chaque soir, il fallait convaincre et séduire des gens qui n’étaient pas venus pour moi. Je réalise petit à petit que les gens aiment vraiment mes chansons… »

Etrangement, ses chansons pourtant très facile d’accès passent peu à la radio, et lui encore moins à la télé. « J’aimerais bien que mes chansons passent à la radio mais ce n’est pas comme ça qu’on fidélise le mieux le public. Moi, je dois encore me présenter aux gens, je voudrais qu’ils sachent quelle tête j’ai, et qu’ils écoutent plusieurs chansons pour ne pas rester sur un seul aspect de ce que je fais. » Qu’ils découvrent l’homme sous la casquette en somme.