INTERVIEW«J'ai mis dix ans pour sortir ce premier album», raconte Slimane

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INTERVIEW« 20 Minutes » a rencontré le jeune artiste dont le premier album, « A bout de rêves », vient de sortir…
Fabien Randanne

Propos recueillis par Fabien Randanne

Ces dernières années, il a connu échecs et galères. Alors, en référence à ces mauvais moments et comme pour les conjurer, Slimane a choisi d’intituler son premier album, qui vient de sortir, A bout de rêves*. Un moyen de tourner la page et d’ouvrir un nouveau chapitre fait de lendemains qui chantent. 20 Minutes a rencontré celui qui, à 26 ans, a gagné la cinquième saison de The Voice et vit depuis un rêve éveillé.

Le 14 mai, vous remportiez The Voice. Que vous reste-t-il aujourd’hui de cette expérience ?

C’est une des plus belles expériences de ma vie d’artiste et d’homme. C’est une belle expérience humaine, parce qu’il y a plus de 300 personnes qui travaillent sur cette émission, on tisse des liens. Et puis il y a eu cette belle rencontre avec le public. J’en ai rêvé pendant très longtemps et grâce à The Voice, ce rêve est devenu un peu réalité.

Votre premier passage avec une reprise d’A fleur de toi de Vitaa a été particulièrement remarqué. A ce moment-là, vous vous êtes dit que ça sentait bon pour la suite ?

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Après la diffusion de l’audition à l’aveugle, ma vie a un peu changé du jour au lendemain. J’ai senti qu’il se passait quelque chose de pas vraiment commun. J’ai aussi eu peur pour la suite car j’avais l’impression qu’on pouvait m’attendre au tournant après un pseudo-buzz comme celui-là. Ça met la barre haut. A chaque fois, j’essayais de ne pas décevoir les gens. Mais après mon passage, je ne me suis jamais imaginé en gagnant de The Voice.

L’album est sorti ce 8 juillet. Pourquoi si vite ?

Parce que ce n’est pas que depuis les passages télés que je veux faire un album. J’ai mis dix ans pour sortir ce premier album, c’est une bonne moyenne (sourire). Je ne crois pas que ce soit rapide. J’écris depuis mes 14 ans. Avant de venir à The Voice, je travaillais déjà sur ces chansons, même si je ne savais pas comment elles allaient sortir ni sous quelle forme. J’ai eu la chance que la maison de disques me donne carte blanche. Et puis contrairement aux éditions précédentes, cette année, il n’y a pas eu de tournée après l’émission. J’ai donc pu trouver le temps de m’impliquer dans la préparation de l’album avec l’équipe qui m’entoure depuis des années.

Le public de The Voice vous attendait dans le registre de l’émotion or, votre premier single, Paname, est plutôt rythmé. Cela en a désarçonné plus d’un…

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Je comprenais totalement ce qui se disait mais, intérieurement, j’avais aussi hâte que l’album sorte parce qu’il est tellement représentatif de ce que j’ai pu donner dans The Voice. Je savais ce qu’il y avait dans mon album. C’était un choix aussi. Je venais de gagner, j’étais dans une euphorie et j’avais besoin de le crier, de le chanter. Paname, pour moi, c’était une bonne prise de contact et une manière de raconter mon histoire en commençant par le début, c’est-à-dire le mec qui est venu à Paris pour vivre ses rêves.

Il y a effectivement des morceaux émouvants dans l’album dont Je serai là, dédié à votre mère…

Ma mère, c’est le pilier de ma famille et ma famille est mon pilier. Quand je m’adresse à elle, je m’adresse aussi en même temps à mon père et à mon frère et à mes sœurs. La famille pour moi, c’est l’une des choses les plus importantes, si ce n’est la plus importante. C’est une valeur que j’ai envie de défendre. Pour tout ce qu’ils m’ont donné, je trouve ça normal et le fait de juste chanter des chansons pour eux, c’est presque trop petit par rapport à ce que j’ai reçu.

Dans L’enfant de la rue, vous chantez : « A l’approche de la trentaine, je me dis que c’était le destin, qu’il fallait que j’apprenne, que je me rétame sur le chemin. » Vous vous êtes construit dans les difficultés ?

Totalement. Surtout en tant qu’artiste, si on peut utiliser ce mot-là. J’ai par exemple eu des expériences télé [il a notamment participé à Nouvelle Star et X Factor] qui ne se sont pas méga bien passées quand j’étais plus jeune. Après, il a fallu vivre de la musique, ce qui n’est pas si simple quand on n’a pas de notoriété. C’est une chanson que j’ai écrite il y a très peu de temps, quand j’ai fait un peu le bilan. Je me suis dit : « Finalement, tout ce qu’il t’est arrivé et tout ce long voyage n’était pas pour rien et c’est très bien que ça se soit passé comme ça. »

Une chanson détonne particulièrement dans l’album : Le million est un morceau joyeux mais dont le texte assez triste parle d’un homme obsédé par l’idée de toucher le gros lot. Pourquoi avoir écrit sur un tel sujet ?

Cet homme est assez pathétique, il fait de la peine. Je n’arrête pas de parler des rêves dans mon album. Là, c’est le côté noir du rêveur. Parfois, on rêve trop et on ne travaille pas assez et on ne se donne pas assez les moyens. Cette chanson raconte ça, c’est bien de rêver et d’imaginer que sa vie va changer mais ce n’est pas en jouant au loto ou en restant sur son canapé que ça va se passer. Ça fait aussi partie des valeurs que je veux défendre : le travail, la persévérance.

Vous commencez à être rodé aux interviews, y a-t-il une question qui vous énerve particulièrement ?

(Il réfléchit) Les questions sur la vie privée, ça m’énerve un peu.

* A bout de rêves de Slimane (Mercury Music Group/ULM), sortie le 8 juillet.