Anish Kapoor au Château de Versailles
DiaporamaAurélie Delaunoy
L'artiste britannique Anish Kapoor joue avec le chaos et la sexualité au Château de Versailles, un lieu de pouvoir et de désir. L'exposition commence officiellement mardi 9 juin et s'achèvera le 1er novembre.
Réalisation: Aurélie Delaunoy
L'artiste britannique Anish Kapoor joue avec le chaos et la sexualité au Château de Versailles, un lieu de pouvoir et de désir. L'exposition commence officiellement mardi 9 juin et s'achèvera le 1er novembre.
Réalisation: Aurélie Delaunoy
Spécialiste des installations géantes, comme celle du Léviathan sous la verrière du Grand Palais en 2011, l'artiste a également investi la salle du Jeu de Paume avec une oeuvre spectaculaire: un canon qui tire des cylindres de cire rouge sang dans un angle.
Anish Kapoor a écarté l'idée d'exposer ses œuvres dans les salons de Versailles comme l'ont fait d'autres artistes invités, dont Jeff Koons.
Très vite aussi, il a choisi le Jeu de Paume ainsi que le Tapis vert, ce parterre de pelouse situé dans la grande perspective du château, explique Alfred Pacquement, commissaire de l'exposition. «Il ne voulait pas de Versailles comme décor».
«La cavité sombre est un thème très présent dans le travail de Kapoor, il a joué la contradiction avec la perspective, bousculé son ordonnancement», mais en tenant compte de l'échelle de ce lieu immense, explique Alfred Pacquement.
«Ce qui l'intéresse, c'est le chaos caché par Le Nôtre, celui d'avant et celui d'après», renchérit Catherine Pégard, présidente de l'établissement public de Versailles.
«Ce qui se trouve sous la surface de cet ordonnancement», c'est aussi, selon Kapoor, ce que révèle la quatrième oeuvre, le Vortex (photo), un bassin circulaire au pied du Grand Canal où tourne à fleur de terre une eau noirâtre dont le centre s'ouvre vers les profondeurs.
Dans l'axe central, l'artiste d'origine indienne a aligné quatre des six oeuvres présentées: sur les terrasses un de ses grands miroirs concaves bifaces, devenus sa marque de fabrique.
Plus loin, un «miroir-radar» reflétant le ciel.
Puis, à quelques dizaines de mètres des statues dorées du Bassin de Latone récemment restauré, se dresse l'ouverture inquiétante d'un long tunnel d'acier rouillé (60 m de long). Une pièce intitulée Dirty Corner, «très sexuelle», reconnaît Anish Kapoor, qui imagine «une femme d'une autre civilisation». Cette trompe, qui semble vouloir aspirer le château lui-même, est entourée d'excavations et d'énormes blocs de pierre (jusqu'à 25 tonnes), certains peints en rouge sang.
Sexuelle, l'intervention du sculpteur au Jeu de Paume l'est aussi, à commencer par son titre Tirer dans les coins. «J'ai voulu ouvrir un dialogue entre mon travail et le lieu», explique Kapoor, qui évoque «l'angle comme symbole du sexe féminin» et le canon «éminemment phallique».
L'intérieur du cube, accessible au public, donne la sensation d'être au cœur d'un gigantesque être vivant.
L'artiste Anish Kapoor devant son miroir concave.
Pour découvrir le travail d'Anish Kapoor au château de Versailles, rendez-vous dans les jardins du 9 juin au 1er novembre.