Sofia Coppola : "Je suis fière d'être à Cannes mais je redoute la réaction du public français"
Interview de la réalisatriceInterview de Sofia Coppola, réalisatrice de "Marie-Antoinette"
Heureuse d’être à Cannes ?
Comment ne le serais-je pas ? C’est ici que j’ai été découverte avec Virgin Suicides, qui a lancé ma carrière. Je me souviens de cette première fois, à la
Quinzaine des réalisateurs, j’étais dans mes petits souliers à l’idée de montrer mon premier film et les gens ont adoré. J’espère que le festival continuera à me porter chance.
L’idée d’être en compétition vous angoisse-t-elle ?
C’est plutôt celle de montrer le film en France. Bien que je sois très fière d’être là, je me demande comment le public va réagir. S’il ne va pas mal prendre qu’une Américaine se mêle d’histoire
française…
Vous sentez-vous proche de Marie-Antoinette ?
Je sais qu’on dit parfois que les Coppola appartiennent à la noblesse du cinéma, mais je n’ai jamais eu à en souffrir. Par contre, Kirsten Dunst, elle, a commencé à faire l’actrice alors qu’elle n’était qu’une gamine.
L’avez-vous trouvée changée depuis Virgin Suicides ?
Elle est à la fois plus mûre et toujours la même. C’est
un cocktail étonnant. Nos carrières et nos vies ont évolué pendant toutes ces années, mais nous sommes toujours restées proches. Je n’ai pas été surprise que nous soyons toujours aussi à l’aise ensemble sur un plateau.
Etait-il difficile de faire un troisième film après le triomphe de Lost in Translation ?
Pas plus que d’en faire un deuxième, après le succès
de Virgin Suicides. En fait, c’était même plus simple
parce que j’avais commencé le scénario de Marie-Antoinette avant Lost inTranslation.
En ne montrant pas l’exécution, des spectateurs pourraient penser que Marie-Antoinette s’en tire à la fin…
Les Français, certainement pas…Pour les Américains, c’est peut-être une autre affaire. J’espère qu’ils seront assez cultivés pour ne pas tomber dans le panneau !
Recueilli par C. V.