Interview de l'actrice Penélope Cruz, qui tient le rôle principal dans Volver.

Comment définiriez-vous votre personnage ?

Une survivante, une femme avec une telle force de caractère qu'elle résiste à ce qui achèverait n'importe quelle personne « normale ».

Seriez-vous capable d'une telle pugnacité pour votre famille ?

Bien sûr ! Il n'y a rien de plus important pour moi que ma famille. C'est pour cela que je me suis immédiatement identifiée à cette fille. D'ailleurs, je ne vois rien de répréhensible dans ses actes.

Le scénario vous a-t-il tout de suite emballée ?

Je me suis laissé happer comme j'espère que le spectateur le sera. On est si souvent déçu par les scripts qu'on reçoit. Celui-ci était parfaitement construit. J'étais éblouie par la maîtrise de Pedro et sa connaissance de la psychologie féminine.

Heureuse de retrouver Almodóvar ?

Plus que cela encore ! Nous sommes toujours restés en contact. C'est le plus grand, le roi. C'est après avoir vu Femmes au bord de la crise de nerfs que j'ai décidé de devenir comédienne. Rien que pour pouvoir jouer un jour pour lui.

Comment s'est passé votre travail avec vos partenaires, Carmen Maura et Lola Duenas ?

Comme nous avons eu trois mois de répétitions, nous avons fondé un petit groupe de copines. Ce rôle m'a demandé un énorme investissement émotionnel. Pourtant, c'est l'un des tournages les plus drôles que j'ai jamais connus.

Revenir à Cannes avec Almodóvar, c'est important pour vous ?

Surtout avec Volver, une chronique féminine et un film exceptionnel, qui marque le grand retour de Pedro. Je suis fière de notre travail.

Vous sentirez-vous nerveuse sur les marches ?

On ne peut pas vivre cela dans l'indifférence ! Ma mère s'étonnait encore ce matin que je ne me sois pas habituée à ce genre de cérémonie. L'amour du cinéma qu'expriment tous ces gens a quelque chose de profondément grisant par sa beauté.

Que ferez-vous après Cannes ?

Je vais aller me reposer dans ma maison de Los Angeles. Mon chien, un bâtard très affectueux, me manque. Ensuite, je réfléchirai à mes projets. Je veux une vie pleine d'enfants mais pas forcément de mariage. Convoler ne me fait pas rêver du tout.

Recueilli par Caroline Vié (à Cannes)