Ken le survivanta cinquante ans
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My name is Carson, Ken Carson. En fait de Carson – son patronyme officiel – le nom de Ken est surtout personne. La poupée de Mattel est d'abord « le Ken de Barbie ». Injuste. Pour son anniversaire, car Ken, lancé le 11 mars 1961 au Salon du jouets aux Etats-Unis, fête ses 50 ans, il mérite un décryptage de spécialistes. Celui d'Emilie Coutant, directrice du Groupe d'études sur la mode de la Sorbonne et auteur du blog tendancesociale.com et Camille Mounier, chef de marque Barbie chez Mattel.
Du rudimentaire au fashion
En 1961, le premier Ken est « très rudimentaire », estime Emilie Coutant. Sans trop d'accessoires, il est un homme, point. L'apparence masculine n'était pas encore trop mise en avant ». Eh oui, le Ken en dit long sur les codes d'une époque. Normal, car « il est élaboré par une équipe de designers, qui essaie d'être en phase avec son temps », explique Camille Mounier. Emilie Coutant confirme : « Les Ken des décennies suivantes collent aux modes de ces périodes, le côté hippie-cool des seventies, le Ken brun très propre sur lui des années 1980….». Changement en 1990, incarné, dixit Camille Mounier, par « un retour aux vrais cheveux qui permettent toutes les excentricités ». Enfin, le Ken des années 2000 est « efféminé au possible, note Emilie Coutant, très accessoirisé, il fait penser au surfeur ; modèle qui incarne une idée d'émancipation des codes traditionnels ».
Un choix malheureux car Ken et Barbie se sont officiellement quittés en 2004. Pour mieux se retrouver, le 14 février dernier. Grâce, peut être, à « une apparence 2011 dictée par les nouvelles stratégies de séduction à l'égard des femmes, note Emilie Coutant. Il est maquillé, sa coiffure stylisée, tout en gardant des élements virils comme la montre ». Toutefois, ces stratégies sont surtout destinées aux petites filles, puisque, souligne Camille Mounier, « cela reste un jouet de filles ». Pas de remise en cause des genres à attendre, donc. Bon anniversaire quand même !