Kusturica, roi en son palais
•L'air un peu las en dépit d'un léger sourire, Emir Kusturica attend les oies du Temps des Gitans, l'opéra rock adapté de son film éponyme. Un triomphe l'été dernier à l'Opéra-Bastille et le voilà reparti pour dix représentations, du 22 au 30 mars à P...Caroline Vié- ©2008 20 minutes
L'air un peu las en dépit d'un léger sourire, Emir Kusturica attend les oies du Temps des Gitans, l'opéra rock adapté de son film éponyme. Un triomphe l'été dernier à l'Opéra-Bastille et le voilà reparti pour dix représentations, du 22 au 30 mars à Paris, au Palais des Congrès*. «Un Palais après un Opéra, je n'aurais jamais imaginé ça en créant mon groupe, le No Smoking Orchestra », s'amuse le metteur en scène. Sans compter les volatiles, près de cent personnes participent à ce joyeux boxon organisé par Maître Kustu. « Au théâtre, le spectateur n'a pas besoin d'explications comme au cinéma, on peut jouer sur l'abstraction et c'est la liberté. » Le mot « liberté » revient souvent dans la conversation. « Les organisateurs ont bien essayé de me brider, mais ils se sont rendu compte que j'étais têtu ! », avoue-t-il d'un air malicieux. Le réalisateur d'Underground joue aussi de la basse pendant le spectacle. « C'est ma façon de faire de la gym et de me maintenir en forme. » Et que fait-il en dehors des répétitions ? Cet hyperactif met la dernière main au montage de son nouveau film sur Maradona et envisage de monter Chat noir, chat blanc sur scène. Auparavant, ce spectacle-ci aura tourné dans plusieurs villes d'Europe. « Je me calmerai quand je serai vieux ! », s'exclame Emir Kusturica. Seule l'évocation des événements tragiques au Kosovo lui met du vague à l'âme. « J'ai de la peine mais sur scène, cela ne se verra pas... », dit-il simplement.